À quoi ressemblerait notre vie sans les réseaux sociaux?

En définitive, on like ou pas les médias sociaux?

par
Marie Demaret
Temps de lecture 4 min.

Facebook, Twitter, Instagram… Toutes ces applications font partie intégrante de notre vie. Votre premier réflexe le matin est peut-être d’ailleurs de scroller votre écran et de regarder les stories de vos amis du web. Difficile d’imaginer à quoi pourrait ressembler notre quotidien sans les réseaux sociaux. Tout, ou presque, passe par ces interfaces aujourd’hui. Vous souhaitez tenter votre chance à un concours? Partagez telle publication. Vous souhaitez vous inscrire sur un site quelconque? Vous pouvez le faire grâce à Facebook. D’ailleurs, les SMS n’ont jamais semblé aussi inutiles depuis l’apparition des messageries instantanée. Bref, on ne compte plus le nombre de fonctionnalités. En moyenne, un utilisateur classique passerait aujourd’hui 2h30 par jour sur les réseaux sociaux.

Mais que se passerait-il si on revenait 20 ans en arrière et qu’on comparait notre vie d’avant avec celle de maintenant. Pourrions-nous vraiment dire que les médias sociaux n’apportent que du positif? Metro s’est penché sur la question.

Un encouragement à la haine?

Tout d’abord, aussi géniaux que peuvent être Instagram et compagnie, ils peuvent également se transformer en véritables repères de la méchanceté. Aujourd’hui, le cyber-harcèlement est devenu un fléau. Cachées derrière leur écran, certaines personnes se sentent pousser des ailes et se permettent plus facilement de menacer ou d’insulter ceux qu’ils jugent trop différents d’eux. Des actes qui peuvent avoir de très graves répercussions sur la santé mentale des victimes, d’autant plus chez les jeunes. Le dernier sondage sur le sujet en Belgique date de 2015, et avance que 27% des moins de 18 ans étaient victimes d’insultes sur Internet. 25% avaient avoué également avoir déjà joué le rôle de bourreau.

Tous dépressifs?

Mais les travers de ces lieux de socialisation en ligne ne s’arrêtent pas là. Sans démarche proactive de curiosité, les algorithmes favorisent une inclinaison naturelle à fréquenter des gens qui pensent comme nous. Résultat, on pourrait manquer de hauteur sur certains sujets. De quoi nous jouer des tours… Pour en ajouter une couche, des récentes études ont établi un lien entre l’utilisation des réseaux sociaux et l’apparition de symptômes dépressifs. De fait, le contenu partagé sur les réseaux est généralement filtré pour apparaître flatteur. Tout ceci favorise la comparaison sociale et peut mener à la jalousie, le ressentiment ou la dévalorisation de soi . Pourquoi notre vie est-elle terne en comparaison de ce que les autres affichent en ligne? Des questions parasites qui peuvent dans certains cas extrêmes mener à l’isolement. Face à ce constat, Vivek Murthy, médecin et administrateur de la santé publique des États-Unis, a tiré la sonnette d’alarme en mai dernier. Il a publié un rapport de 19 pages dans lequel il souligne l’importance de placer de la distance entre nous et les réseaux.

Eh oui, cette boucle infernale peut dans certains cas se transformer en véritable addiction . Un constat d’autant plus frappant chez les utilisateurs passifs, qui finissent par vivre à travers les réseaux, plutôt que chez les créateurs de contenus qui sont eux actifs. Comment l’expliquer? Tout simplement car regarder une vidéo ou recevoir un «j’aime» injecteraitdans le cerveau une microdose de dopamine suffisante pour procurer de la satisfaction. De quoi nous inciter à rester connectés et à perdre en productivité sur notre lieu de travail par exemple…

Enfin, une récente étude, réalisée par l’Université de Duke aux États-Unis, a prouvé que surfer sur les réseaux sociaux le soir nuisait à l’endormissement et à la qualité du sommeil. D’autant plus si on poste du contenu, puisque notre esprit ne déconnecte pas vraiment.

Aussi, après ce constat, il serait logique de penser que sans ces nouveaux médias nous pourrions mieux dormir, avoir une meilleure estime de soi, faire des rencontres plus variées, diminuer le harcèlement… Bref, profiter plus de la vie, tout simplement.

Tout est noir?

Bien évidemment, il serait beaucoup trop simple de tirer de telles conclusions. Car l’impact des réseaux sociaux sur notre santé mentale dépend avant tout de l’utilisation que nous en faisons. Il existe même quelques bénéfices tangibles : sentiment d’appartenance, expression personnelle, curiosité, etc..

Les réseaux sociaux participent eux aussi à leur manière à notre bien-être. Ils nous permettent notamment de garder plus facilement le contact avec notre entourage ou de découvrir de nouvelles choses. Grâce à eux, nous vivons dans l’instantané et restons informés. Ils sont également devenus une vitrine indispensable pour tous les commerces et ont un rôle économique à jouer.

Finalement, tout est une question de juste équilibre . Apprendre à réguler notre consommation des nouveaux médias est nécessaire pour éviter de tomber dans les pièges qu’ils tendent. Mais une chose est sûre, qu’on soit pour ou contre, vivre sans eux est aujourd’hui devenu impossible.

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