Rejet des eaux contaminées de Fukushima: existe-t-il un risque pour la santé ?
Ce jeudi, les ingénieurs et techniciens de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima s’apprêtent à commencer le rejet en mer des eaux usées du site. Si l’opération est sans danger selon Tokyo, elle est fortement critiquée par certains pays. Ce rejet d’eaux contaminées comporte-t-il un risque pour notre santé ? Décryptage.
Le 11 mars 2011, un tsunami dévaste le nord-est du Japon. Des vagues gigantesques se fracassent sur la côte nippone, mettant hors-service les systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima, provoquant ainsi la fusion de trois des quatre réacteurs. Les 140 tonnes d’eau nécessaires par jour à leur refroidissement sont contaminées par les éléments radioactifs et il faut les entreposer. Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 536 piscines olympiques d’eau contaminée qui dort dans des cuves. En 2021, il est donc décidé de rejeter progressivement cette eau dans le Pacifique (sur une durée de 40 ans.) Sans danger selon le Japon, l’action est mal vue par certains pays. Ce rejet d’eaux contaminé est-il dangereux pour la santé ? On fait le point.
Un rejet progressif
Au total, le Japon prévoit d’évacuer dans l’océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d’eaux usées stockées jusqu’à présent sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi. Ce processus sera très progressif – il doit durer jusque dans les années 2050 – et la teneur d’eau tritiée dans les rejets en mer quotidiens n’excédera pas 500 m3.
Une eau filtrée
Pas d’inquiétude, l’eau contaminée ne va pas être relâchée telle quelle en mer. Le Japon a en effet mis au point un système de filtration par absorption. Cela permet de débarrasser l’eau de 62 des 64 nucléides qu’elle contient encore, à l’exception du carbone 14 et du tritium. C’est ce dernier qui inquiète. Il pourrait présenter un risque pour la santé bien qu’il soit sans danger pour l’environnement ou la santé humaine si sa concentration est très faible. Ainsi, le Japon prévoit de rejeter cette eau avec une importante dilution, de sorte que son niveau de radioactivité ne dépasse pas 1.500 becquerels (Bq) par litre. Ce niveau est 40 fois inférieur à la norme nationale japonaise pour l’eau tritiée alignée sur la norme internationale (60.000 Bq/litre) et il est environ sept fois inférieur au plafond établi par l’Organisation mondiale de la santé pour l’eau potable (10.000 Bq/litre), ce qui a de quoi rassurer.
Une opération fortement critiquée
Si l’opération est sans danger selon Tokyo et les experts internationaux, elle reste critiquée notamment par la Chine et la Corée du Sud. Certains groupes d’activistes n’ont d’ailleurs pas hésité à montrer leur désaccord. Plus de dix personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer dans l’ambassade du Japon à Séoul ce jeudi. Les manifestants s’étaient rassemblés devant l’ambassade, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans comme: «L’océan n’est pas la poubelle du Japon».
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