Rock Werchter et Graspop augmentent leurs prix: les autres festivals vont-ils suivre?

Cet été, comme tous les étés, il faudra passer à la caisse si vous souhaitez vous rendre en festival. Mais en 2024, cela vous coûtera encore plus cher, notamment à Rock Werchter ou Graspop. Alors tous les festivals vont-ils suivre cette tendance à la hausse? Metro fait le point.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Depuis quelques jours, Rock Werchter et Graspop révèlent progressivement leurs affiches qui, comme chaque année, ne déçoivent pas. C’est ainsi qu’ils ont annoncé en grande pompe Dua Lipa, Foo Fighters ou Lenny Kravitz pour l’un, et Scorpions, Tool ou Bring Me The Horizon pour l’autre. Mais là où les deux festivals se font plus discrets, c’est quant à l’augmentation de leurs tarifs.

Une fameuse augmentation

En effet, Rock Werchter passe de 292€ pour son combi l’année dernière, à 309€ pour sa prochaine édition. En 2019, le billet pour quatre jours ne coûtait «que» 243€. Les prix des billets un jour et même des campings vont également augmenter. Même son de cloche du côté de Graspop, dont le ticket combi coûtera également 309€ dès 2024, soit 10€ de plus que l’année dernière.

Malgré la hausse des prix, les billets pour le jeudi du Graspop sont déjà épuisés (notamment grâce à Tool, ndlr) et on peut d’ores et déjà dire que Rock Werchter affichera complet avant le début de l’été, grâce à son statut de plus grand festival du pays. Mais au fond, comment les organisateurs justifient cette hausse. Nele Bigaré, porte-parole de Rock Werchter, se défend: «Rock Werchter continue d’offrir un bon rapport qualité-prix. Nous attirons des artistes de premier plan à Werchter, nous tentonstoujours d’obtenir la meilleure affiche possible et nous la proposons dans les meilleures conditions. C’est notre engagement. Nos coûts, comme ceux de tout le monde, ont à nouveau augmenté cette année, notamment en matière d’infrastructures, de personnel, d’énergie… et surtout d’artistes!» Mais la porte-parole n’en dira pas plus sur les cachets des artistes, qui sont devenus confidentiels.

Les autres festivals vont-ils suivre?

Les organisateurs de Pukkelpop et Tomorrowland n’ont encore rien révélé, mais il est très probable qu’ils augmentent également leurs prix. Serge Platel, directeur de la Fédération des festivals de musique en Flandre explique à nos confrères de «Het Laatste Nieuws» : «Je ne peux pas dire que tous les festivals augmenteront leurs prix, mais la réalité est la même pour tous les organisateurs. Si les prix augmentent, ce n’est pas une question de luxe, mais bien de nécessité. Il y a eu deux indexations salariales cette année, ce qui est rare, et les fournisseurs adaptent forcément leurs prix. Il y aura de nouveau des milliers d’événements à travers la Belgique cet été et il y a donc une surenchère pour trouver du personnel de qualité ainsi que des fournisseurs fiables. Ils peuvent demander ce qu’ils veulent.»

Les festivaliers vont-ils jouer le jeu?

Si l’on continue comme ça, on atteindra peut-être les 400€ pour un festival de quatre jours dans cinq ans. Alors, les festivaliers vont-ils continuer à mettre la main au portefeuille sans se poser de questions? Selon Joeri Van den Bergh, expert en marketing, c’est plus que probable: «La jeune génération regarde le prix d’un billet de façon pragmatique. Ils sont conscients qu’ils auront droit à un bon nombre de concerts durant ce festival et que cela leur reviendra moins cher qu’en salle. Ils ajoutent à cela une bonne ambiance, une expérience unique, ainsi que tous les stands proposés par les festivals et n’ont pas besoin de plus. Un festival, ce n’est pas seulement une série de concerts, ce sont des rencontres, des anecdotes, le sentiment de vivre quelque chose d’unique ensemble. À l’heure du numérique, ils sont prêts à dépenser de l’argent pour ça.»

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