Sommes-nous plus proches que jamais de la fin de l’humanité?

L’horloge de la fin du monde, aussi appelée l’horloge de l’apocalypse, ou encore Doomsday Clock en anglais, indique aujourd’hui minuit moins 90 secondes. C’est l’heure la plus proche de minuit que cette horloge ait jamais indiquée. Mais, c’est quoi au juste cette horloge, et que signifie-t-elle?

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Cette horloge symbolise le temps qu’il reste à l’humanité avant son extinction. Plus les aiguilles se rapprochent de minuit, plus le monde va mal. Lors de sa création en 1947, elle ne tenait compte que de la menace nucléaire. Mais depuis 2007, le réchauffement climatique est désormais aussi repris dans les critères pour l’avancement des aiguilles.

L’heure avance

Avant 2020, l’horloge n’avait jamais affiché une heure plus proche de minuit que 23h58. En 2020, les aiguilles ont avancé et se sont arrêtées à 100 secondes avant minuit. À l’époque, c’était le moment le plus proche de l’apocalypse que l’humanité avait jamais connu, jusqu’à aujourd’hui où 1 minute 30 secondes à peine nous sépare de la fin, selon la récente adaptation. En cause, la guerre en Ukraine et la menace climatique encore toujours croissante. Mais qui sont les personnes qui décident de l’heure indiquée par les aiguilles de l’horloge?

À l’origine de l’horloge

L’horloge de la fin du monde a été créée dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Une grande partie des scientifiques qui collaboraient au «Manhattan Project», le projet secret des États-Unis pour concevoir l’arme nucléaire, s’était montrée dès le début sceptique face à cette arme et avait averti le président de l’époque, Roosevelt, de ne pas y donner suite. Lorsque les bombes atomiques ont été au point, ces mêmes scientifiques, dont Albert Einstein, ont insisté sur le fait que c’était une mauvaise idée d’utiliser l’arme nucléaire contre le Japon.

«La plus grossière erreur de l’histoire»

Lorsque la bombe atomique a finalement été utilisée et a rayé Hiroshima de la carte, les scientifiques impliqués ont qualifié cet acte de «l’une des plus grossières erreurs de l’histoire». Au lendemain de cet événement, les scientifiques se sont réunis et ont imaginé une façon de mettre en garde la population contre les dangers de ces nouvelles armes de destruction massive. C’est ainsi qu’a été créé en 1947 The Bulletin of Atomic Sciences, le groupe de scientifiques qui ont inventé la Doomsday Clock.

Qui a dessiné cette horloge ?

Après quelques éditions du magazine The Bulletin, ses créateurs voulaient faire quelque chose pour attirer un public plus large. Ils voulaient y parvenir par le biais d’une couverture qui ferait sensation. Martyl Langsdorf, une artiste qui peignait principalement des paysages abstraits et membre du Bulletin, a créé une illustration. En réaction à l’urgence qu’elle ressentait pendant les réunions, elle a conçu une horloge minimaliste mais marquante dont les aiguilles indiquent minuit moins 7. Depuis, The Bulletin continue d’utiliser l’horloge pour illustrer les menaces existentielles pesant sur l’humanité.

Informer le monde

Le Bulletin est depuis 75 ans une organisation indépendante à but non lucratif qui gère un site web gratuit et publie un magazine bimestriel. Sur son site web elle indique que sa mission est de «rassembler un large éventail des voix les plus informées et les plus influentes qui détectent les menaces d’origine humaine». «Nous avançons l’horloge, et c’est le plus près qu’elle ait jamais été de minuit», a dit le groupe en dévoilant le nouvel horaire le mois dernier, en évoquant notamment, mais «pas exclusivement», «les dangers croissants de la guerre en Ukraine» et «le risque accru d’une escalade nucléaire».

Que se passe-t-il si l’horloge indique minuit?

À l’époque de la création de l’horloge de l’apocalypse, les douze coups de minuit signalaient le début d’un conflit nucléaire, avec toutes ces conséquences dévastatrices. Les armes atomiques constituent encore toujours actuellement une menace, mais en parallèle le changement climatique est un danger aussi grand dont tient désormais aussi compte l’horloge de la fin du monde. «Il est plus difficile d’indiquer une fin soudaine en ce qui concerne le changement climatique», précise la directrice de The Bulletin, Rachel Bronson, dans le podcast de l’Université de Chicago «Big Brains». «Ceci étant dit, cette métaphore est importante parce que pour le climat, il y a des points de non-retour pour lesquels il est impossible de revenir en arrière. Et on ne ressent ces effets que des années plus tard, mais il sera très difficile de s’en remettre.»

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