Voici le «vrai prix» de ces produits
Il n’y a pas que le coût de production qui est important...
Augmenter, voire carrément doubler le prix de certains aliments pour faire prendre conscience de leur coût environnemental. C'est l'idée aussi surprenante qu'ingénieuse de l'enseigne de supermarché allemande Penny qui met cette politique tarifaire en application pendant une semaine sur neuf produits alimentaires.
Un coût qui dépasse ce qu’on peut imaginer
À votre avis, à combien s'élève le bilan carbone lié à la production de produits alimentaires comme les saucisses, la mozzarella, les yaourts aux fruits ou encore une pièce de viande végétale ? C'est ce coût environnemental qui ne figure jamais sur les étiquettes de produits vendus en supermarché que la chaîne allemande de hard-discount Penny a voulu mettre en lumière, à travers une opération déployée depuis le 31 juillet dans 2150 de ses magasins. "Jusqu'à présent, les risques liés à la production alimentaire et les coûts des dommages qu'elle occasionne n'ont pas été présentés de manière transparente", soulignait déjà l'enseigne en 2020 lors d'une campagne d'informations similaire réalisée sur les prix des fruits et des légumes.
Jusqu'au 5 août, les prix de certains produits alimentaires vont s'envoler, en particulier ceux d'origine animale. Les bénéfices issus de ces ventes seront reversés au programme "Bâtisseurs d'avenir" ("Zukunftsbauer"), qui vise à améliorer l'efficacité énergétique dans les exploitations agricoles. En attendant, les consommateurs pourront découvrir le coût environnemental de certaines viandes ou de fromages comme la mozzarella ou le maasdam. Des escalopes végétaliennes ont également été intégrées dans la campagne.
Valeur doublée
Certains produits voient leur valeur doubler : c'est par exemple le cas pour un paquet de saucisses viennoises, dont le prix a grimpé de 3,19 euros à 6,01 euros. Le tarif du fromage maasdam a quant à lui augmenté de 95% pour atteindre 4,84 euros (contre 2,49 euros). Le prix de la mozzarella augmente de 0,66 centimes (passant de 0,89 euros à 1,55 euros). Pour les escalopes végétaliennes en revanche, la hausse n'excède pas les 5% (2,83 euros contre 2,69 euros).
Le coût réel de ces produits a été estimé par des chercheurs allemands de l'Institut de technologie de Nuremberg et l'université de Greifswald, qui ont pris en compte des critères comme compte tenu de leur effet sur le sol, le climat, l'utilisation de l'eau et la santé. "Sur la base des calculs, notre équipe arrive à la conclusion suivante : le "coût réel" du produit végétal calculé est nettement inférieur à celui des produits animaux. Les coûts environnementaux indirects des produits biologiques sont moins élevés que ceux des produits conventionnels, mais les deux types de culture génèrent des externalités", expliquent les experts sur le site internet de l'Institut de technologie de Nuremberg.
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