Voici pourquoi les experts craignent une nouvelle crise énergétique mondiale

Si vous pensiez que la guerre en Ukraine et l’inflation ont déjà trop impacté votre facture énergétique, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Une étude rapporte que si une marée noire avait lieu dans le Golfe persique, le monde entier connaîtrait une crise énergétique sans précédent.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 2 min.

Une étude publiée dans la revue Nature Sustainability pointe du doigt les dégâts que causerait une marée noire si elle venait à avoir lieu dans le Golfe persique. Elle serait à court terme un désastre environnemental, mais elle aurait aussi un impact immense sur l’économie.

Pourquoi?

Pour comprendre le drame économique que cela constituerait, il faut se rendre au Qatar. Les chercheurs de l’UCLouvain et du Qatar Environment & Energy Research Institute (QEERI) pointent d’abord du doigt le contexte, puisque depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, le Qatar approvisionne en bonne partie l’Europe, étant donné que la Russie ne le fait plus. Ce pays assure plus de 20% des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL), un chiffre qui grimpera à 63% en 2027. Naturellement, il n’est jamais bon d’être aussi dépendant à un pays.

Mais si marée noire il y avait à proximité du Qatar, l’ensemble des nappes de pétroles seraient touchées et il faudrait couper le robinet de gaz qatari, ce qui aurait donc un impact de taille sur le marché de l’énergie. Une marée noire aurait « de fortes probabilités d’atteindre soit le principal terminal gazier du Qatar (celui de Ras Laffan, ndlr), d’où part l’intégralité des exportations de GNL, soit une des trois stations de désalinisation du Qatar», expliquent les chercheurs.

La Belgique particulièrement touchée

Avant même que le conflit russo-ukrainien n’éclate, la Belgique était déjà un gros client du Qatar: « Tout le gaz consommé en Belgique sur un an (qui n’est pas que du GNL) correspond à environ 1/6 du gaz exporté par le Qatar. Chaque jour d’arrêt des exportations du Qatar correspondrait à 6 jours de consommation en Belgique.» Pour éviter une seconde crise énergétique, les chercheurs recommandent donc une surveillance étroite des nappes de pétrole dans cette sone du globe.

Des marées pas si rares

Il n’est pas rare de voir des marées noires survenir dans le Golfe persique. Plusieurs accidents ont eu lieu depuis les années 1960, notamment au large du Koweït et de l’Iran, ainsi que dans le détroit d’Ormuz. En 1983, le Qatar a été touché par la marée noire du champ pétrolier iranien de Nowruz, l’une des plus grandes catastrophes pétrolières de l’histoire.

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