Voici à quoi pourrait ressembler l’école en 2050
Ces derniers jours, des millions d’enfants et adolescents belges ont repris le chemin de l’école. Mais à quoi pourrait ressembler la rentrée scolaire en 2050? Une chose est sûre, elle sera bien différente de celle de 2023!
La plateforme de soutien scolaire en ligne GoStudent s’est lancée dans un exercice intéressant: imaginer la rentrée scolaire dans le futur. Avec notamment l’essor de la technologie et de l’IA, l’école de 2050 ne sera plus celle d’aujourd’hui.
GoStudent a publié ce matin un livre blanc intitulé « L’éducation en 2050: la fin de l’école telle que nous la connaissons aujourd’hui ». Ce petit ouvrage de 18 pages a été réalisé en collaboration avec Tracey Follows, citée parmi les 50 femmes futurologues dans le monde dans Forbes. Elle est à la tête de Futuremade, un cabinet de conseil en prospective. Concrètement, elle accompagne des marques, des entreprises et des organisations pour les aider à identifier les tendances, à développer des prospectives et à se préparer pleinement au futur.
1.
Les classes ne se feront plus en fonction de l’âge
Selon les prédictions de ce livre blanc, en 2050, le cursus scolaire ne sera plus défini par des matières choisies par le gouvernement mais par les objectifs et les centres d’intérêt de chaque élève. L’IA aidera les professeurs à orienter le choix des matières et le rythme d’apprentissage des élèves, tandis que la génétique, combinée à des tests psychométriques, contribuera probablement à l’élaboration de stratégies d’apprentissage en aidant à identifier les aptitudes potentielles de chacun pour certains savoir-faire, métiers ou compétences.
Les programmes scolaires étant de plus en plus personnalisés, les élèves seront ainsi regroupés en fonction de leurs compétences et non de leur âge. La langue ne sera pas non plus un obstacle à l’apprentissage, car la traduction en temps réel grâce à l’IA permettra à des élèves de partout dans le monde de partager le même cours. «La traduction instantanée améliore l’accessibilité et l’inclusivité de l’éducation, car les étudiants qui peuvent apprendre dans leur langue maternelle sont plus susceptibles de réussir.» analyse la psychologue Delphine Py.
2.
Des cours immersifs en réalité virtuelle
En 2050, les cours seront à la fois synchrones et asynchrones, dispensés en direct par des professeurs ou des universitaires, mais dans un monde totalement immersif. Les élèves apprendront l’astronomie à bord d’un vaisseau spatial, la paléontologie sur une île aux dinosaures et découvriront la vie marine sous l’eau, rendant ainsi la salle de classe physique obsolète. Grâce à l’IA, les élèves pourront recevoir directement des cours de scientifiques et d’historiens célèbres du passé sous la forme de personnages numériques, rendant l’histoire plus vivante que jamais. Selon l’étude de GoStudent, quatre jeunes (14-16 ans) sur cinq (80%) en France sont intéressés d’apprendre dans le métavers, et 58% d’entre eux pensent que le métavers leur permettra d’apprendre plus efficacement. D’ici 2050, les environnements simulés seront le principal mode d’apprentissage dans certaines disciplines comme la médecine, la biotechnologie, le nucléaire ou la recherche interstellaire.
3.
La fin des examens?
Le calendrier scolaire tel que nous le connaissons va également changer. Les examens annuels deviendront obsolètes et seront remplacés par des évaluations continues effectuées par l’IA, afin de suivre les progrès des élèves en temps réel et d’adapter automatiquement les plans d’enseignement. «Les retours en temps réel sont essentiels pour la consolidation de la mémoire et la correction des erreurs. Obtenir des remarques sur les stratégies d’apprentissage encourage les élèves à réfléchir sur leur propre processus de pensée et leur efficacité.» explique la psychologue Delphine Py.
Les équipements mobiles tels que les casques, les écouteurs ou les lunettes seront dotés d’une neurotechnologie intégrée qui surveillera la santé mentale ou encore permettra la gestion des distractions, l’amélioration de la concentration et l’optimisation des performances. «En donnant un retour concret sur les fonctions cognitives, l’IA permet à l’élève de mieux diriger son énergie et ses efforts, rendant ainsi l’apprentissage plus efficace et réduisant les risques d’épuisement. Elle pourrait également détecter et alerter précocement sur les premiers signes de mal-être mental.» observe Delphine Py.
4.
L’école ne sera plus confinée à la salle de classe
En 2050, l’écosystème éducatif existera au-delà des portes de l’école et fonctionnera comme un service axé sur le mode de vie auquel on pourra s’abonner tout au long de sa vie pour se constituer un portefeuille numérique de compétences (plutôt qu’un CV). L’école ne sera plus confinée à la salle de classe, ni même à un lieu, le concept devenant un verbe plutôt qu’un nom, une action plutôt qu’une destination. L’expérience d’apprentissage passera également d’une période de temps déterminée à une pratique continue dans laquelle les apprenants pourront puiser chaque fois qu’ils le souhaiteront. Si une personne doit parler japonais lors d’une excursion, des traductions en temps réel grâce à l’IA seront disponibles, de sorte qu’elle s’exprimera dans une langue qu’elle n’a pas encore apprise.
5.
Il y aura beaucoup moins d’apprentissage par le texte
Plus les compétences essentielles du XXIe siècle deviendront techniques et professionnelles, plus il est probable que les élèves apprendront par le biais de l’expérience et non par des explications. Il faut s’attendre à ce qu’il y ait beaucoup moins d’apprentissage par le texte et beaucoup plus de communication vocale intégrant des démonstrations audio et visuelles. Au cours des 30 prochaines années, tous les emplois deviendront, d’une manière ou d’une autre, des emplois technologiques. Par conséquent, bien que l’informatique, le code, l’analyse des données, la cybersécurité et la programmation soient déjà en plein essor, ils constitueront la base du programme scolaire. La plupart des apprenants auront des connaissances de base dans toutes ces matières, à l’instar des mathématiques et des sciences dans les programmes actuels.
Les connaissances nécessaires seront de plus en plus accessibles via l’IA plutôt que retenues et apprises. Par conséquent, d’autres compétences seront mises au premier plan, telles que la collaboration, l’esprit critique et la créativité. «En rendant les informations de plus en plus accessibles, l’IA réduira la nécessité de mémorisation répétitive. Bien qu’elle ne puisse pas totalement disparaître, car elle est essentielle pour développer la mémoire et construire la base pour des compétences plus complexes, la disponibilité de l’information permet de développer et de valoriser davantage les compétences humaines.» conclut la psychologue. Rendez-vous en 2025 pour voir sur les prédictions de Tracey Follows et de la plateforme GoStudent se réaliseront !
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