Votre boss pourra-t-il bientôt lire dans vos pensées?

Il est difficile d’imaginer jusqu’où ira le progrès. Il suffit de regarder les progrès faits en matière d’intelligences artificielles ces derniers mois pour avoir le tournis. Mais s’il le voulait, votre boss pourrait-il bientôt lire dans vos pensées?

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Imaginez-vous un petit peu un instant être à votre bureau et réfléchir à vos histoires d’amour, au fait que vous détestez votre travail ou à une collègue que vous trouvez charmante, quand votre employeur vous rappelle subitement à l’ordre parce qu’il sait ce à quoi vous pensez. Cela vous semble délirant, mais cela pourrait bientôt devenir une réalité si l’on continue de faire des progrès technologiques aussi grands dans les prochaines années.

Votre boss pourrait-il réellement capter vos pensées?

À vrai dire, même si cette technologie pourrait un jour devenir une réalité, une législation est en train d’être mise au point du côté du Bureau du commissaire à l’information, afin que l’on ne puisse pas abuser des données neurologiques des uns et des autres.

Pourquoi maintenant?

La neurotechnologie a fait un grand pas en avant le mois dernier lorsqu’une équipe de l’université du Texas a créé un décodeur vocal non invasif capable de traduire les pensées d’une personne en mots à l’aide de l’IRM fonctionnelle. Bref, une intelligence artificielle est désormais capable de lire dans nos pensées. Si la technologie est actuellement en phase de test, elle pourrait un jour devenir une réalité. Mais comme vous vous en doutez, cette technologie ouvre la porte à des milliers d’abus, et il faut donc mettre un cadre à cette dernière.

Quelles utilisations?

Et si l’on relie ça au milieu du travail, c’est parce que le secteur de l’emploi pourrait être un des grands bénéficiaires de cette technologie. Car outre lire les pensées d’un employé, qui ferait partie des utilisations intrusives, on pourrait par exemple calculer l’attention et la concentration d’un employé dans un environnement à haut risque, pour s’assurer qu’aucun accident de travail ne survienne. Maislà encore, ça se discute puisquele degré de concentration peut en dire long sur votre santé mentale, chose que vous ne souhaitez pas spécialement partager avec votre employeur.Cela pourrait par contreêtre intégré dans un programme de gestion de santé, de sécurité, ou de risques.

Y a-t-il d’autres inquiétudes?

Oui. Cette technologie pourrait se baser sur certains préjugés qui conduiraient à des données inexactes. Bref, tout le monde ne serait pas sur un pied d’égalité en fonction de la façon dont une IA a été programmée. En outre, les personnes neurodivergentes pourraient être particulièrement désavantagées si les modèles ne sont formés qu’à partir de schémas neuro-normatifs.

Bref, il y a encore de nombreuses questions qui entourent ce genre de technologies, mais une chose est sûre: le monde qui nous entoure ne va cesser de changer ces prochaines années.

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