Splatoon 3: Nintendo serait-il en panne d’inspiration?
En 2015, Nintendo lançait sur Wii U une nouvelle licence déjantée, colorée et innovante: Splatoon. À l’époque, nous étions tombés sous le charme de ce nouveau jeu de tir à la troisième personne dans lequel il faut asperger les ennemis et les territoires d’encre colorée. Jouable aussi bien en solo qu’en multijoueur, Splatoon avait cette faculté d’être accessible à tous, aux débutants comme aux férus de jeux compétitifs. Devant le succès de ce premier épisode, deux ans plus tard, la suite sortait sur Switch. Après cinq ans de silence radio, Splatoon est de retour. Mais avec Splatoon 3, la licence va-t-elle encore arriver à surprendre les joueurs? Pas sûr!
On aurait aimé appréhender ce nouvel épisode comme si c’était la première fois que nous jouions à Splatoon. Malheureusement, de l’encre a coulé sous les ponts depuis la sortie de Splatoon il y a sept ans et en lançant Splatoon 3, il n’y a cette fois plus aucun effet de surprise. Il faut avouer que le concept est toujours aussi cool et rafraîchissant. Que ce soit en multi ou en solo, il est toujours aussi sympa d’asperger ses adversaires d’encre, d’essayer des nouvelles armes et de se transformer en calamar pour tenter de passer inaperçu. Le hic, c’est que la recette est toujours la même. On espérait donc que les développeurs allaient intégrer suffisamment de nouveautés mais ce n’est pas le cas.
Du côté, du multijoueur, on retrouve des modes classiques comme «Guerre de territoire», «Défense de zone», «Expédition risquée», «Mission Bazookarpe» ou encore «Pluie de palourdes». On le connaissait déjà, on retrouve également le mode «Salmon Run» qui est quant à lui 100% coopératif. Enfin, Splatoon 3 dispose d’un solide mode solo. Dans ce mode histoire, vous incarnez Numéro 3 dans une série de petites missions réparties sur six secteurs différents. Et derrière son aspect mignon et coloré de Splatoon 3, le défi est plutôt corsé. Le jeu réserve quelques combats de boss qui donneront du fil à retordre aux joueurs!
Mais si le contenu est plutôt généreux, on enchaîne les missions solos sans réel plaisir. Splatoon 3 donne trop l’impression de jouer aux précédents opus. Alors oui, il y a un nouveau personnage avec Numéro 3, un nouveau monde à découvrir et des nouvelles armes à essayer. Mais on ne peut que regretter le manque d’innovation apporté à cette suite attendue depuis cinq ans. Il n’y a aucune prise de risque et Splatoon 3 donne plutôt l’impression d’un Splatoon 2.5 vendu au prix fort.
Même constat au niveau des graphismes où il est difficile de voir et de trouver des améliorations par rapport à la version sortie cinq ans plus tôt. Splatoon 3 ressemble comme deux gouttes d’encre à Splatoon 2 qui était lui très proche du premier Splatoon. Ce n’est donc pas non plus du côté des graphismes qu’il faut aller chercher des nouveautés.
À vrai dire, l’une des seules petites surprises, c’est l’apparition d’un compagnon à vos côtés. Son nom? Salmioche. Ce petit poisson que vous pouvez personnaliser et à qui vous pouvez mettre une crête de punk par exemple peut à tout moment être lancé comme une grenade. Cet allié surprenant vous permettra de distraire les ennemis, de désamorcer des pièces ou encore de résoudre des petites énigmes. Une nouveauté sympa mais pas vraiment suffisante.
À l’heure du bilan, on ne peut être qu’un peu déçu de Splatoon 3. L’univers est toujours aussi accrocheur et le gameplay original et efficace. Mais cinq ans après Splatoon 2, Nintendo semble s’être un peu trop reposé sur ses lauriers. Splatoon 3 n’est pas mauvais, loin de là, mais vu le peu de nouveautés et d’innovations, la pilule a un peu de mal à passer.