Test de Forspoken sur PS5: Accrochez-vous, ça vaut le coup!
C’est toujours un mélange de crainte et d’excitation de découvrir une nouvelle licence. Dans un monde vidéoludique dominé par les suites qui souvent se suivent et se ressemblent, c’est un moment particulier de partir à la découverte d’un nouvel univers, de nouveaux héros et, avec un peu de chance, des nouvelles manières de jouer. Et qui sait, peut-être que cette licence nous suivra pour les années à venir!
Frey au pays des merveilles
C’est dans cette optique, et sans aucun a priori, que nous nous sommes lancés dans Forspoken. On commence par choisir le niveau de difficulté. «Priorité au scénario», «Exploration du monde ouvert» ou «Relever des combats difficiles»: faites votre choix. Ensuite, on commence à en avoir l’habitude, même sur PS5, il faudra aussi faire un choix sur la qualité graphique, en privilégiant soit la 4K, soit le Raytracing, soit la fluidité. Une fois que tout ça est fait, on se retrouve en plein New York et on fait la connaissance de Frey, une jeune femme de 21 ans. Abandonnée lorsqu’elle était bébé, elle a été ballottée entre les familles d’accueil. Aujourd’hui, après des soucis avec la justice, elle est bien décidée à repartir à zéro. Et elle va être servie! Elle trouve un bracelet qui la propulse dans une autre dimension, un mystérieux univers parallèle: le monde d’Athia.
Entre humour et fantasy
L’histoire est originale et le début est prometteur. On était tranquille à New York avec Homère, notre chatte, dans un environnement ultra-réaliste et 20 minutes plus tard, on se retrouve à affronter un immense dragon avec de la magie et avec un bracelet qui parle pour nous guider. Rapidement, on se rend compte que Forspoken est rempli d’humour, notamment avec les échanges incessants entre Krav (le bracelet qui parle) et Frey (notre héroïne), mais aussi dans le fait que cette jeune femme moderne (un peu vulgaire qui ne lâche pas sa paire de baskets et son smartphone) se retrouve dans un monde qui mélange le médiéval et la fantaisie. Bref, c’est plutôt marrant et original.
Un monde ouvert décevant
Forspoken est un action-RPG. Dans les premières heures, on apprend à manier les sorts et la magie, mais aussi la gestion de la récolte de ressources, la fabrication ou encore l’amélioration de son équipement. Du classique. Par contre, on a vite été déçus par la conception de «monde ouvert» des développeurs. C’est malheureusement bien trop vide et en dehors des missions scriptées, on ne peut pas dire qu’il se passe grand-chose de passionnant à Athia. Au contraire, même avec les pouvoirs magiques de Frey, les déplacements de quelques kilomètres pour atteindre un objectif sont une véritable purge.
Par contre, même si elle ne plaira pas à tout le monde, la direction artistique mélangeant ultra-réalisme, fantaisie et éléments futuristes nous a beaucoup plu. Certains monstres et adversaires sont d’une créativité folle. Et que dire de la bande-son? Si ce n’est qu’elle est géniale et envoûtante!
S’accrocher pour l’apprécier
Durant les premières heures de jeu, il faut vraiment s’accrocher pour apprécier le jeu. Ça part dans tous les sens, il y a plein de choses à apprendre et on découvre rapidement les défauts de Forspoken. Outre le fait que le monde ouvert peine à convaincre car il est à la fois vide et répétitif (dans les ennemis mais aussi les constructions par exemple), le gameplay est un peu confus et brouillon. Et surtout, le jeu est rempli de micro-chargements qui viennent constamment casser le rythme et l’immersion. C’est simple: dans la première partie du jeu, on ne peut pas jouer deux minutes sans être interrompu, que ce soit par une interaction ou une explication. C’est insupportable.
Néanmoins, cela vaut quand même la peine de mordre sur sa chique et de laisser une chance à Forspoken. Car après cinq bonnes heures de jeu, le titre de Square Enix prend une autre dimension. Peu à peu, le gameplay s’étoffe. On commence à débloquer l’équivalent du grappin et grâce à l’acquisition de nouvelles capacités, on peut enfin lancer des attaques au corps à corps. Et ça change tout (ou presque)! C’est en se dévoilant au fil des heures que Forspoken marque des points. Même chose pour le scénario et l’héroïne, plus les heures passent, plus il est passionnant et plus Frey devient attachante. Même si parfois, il y a quand même de gros problèmes dans le rythme et la conception du jeu.
Ni trop court, ni trop long
Pour le reste, Forspoken est un action-RPG assez traditionnel avec des missions principales mais aussi de nombreuses quêtes annexes à explorer. D’ailleurs, si vous appréciez l’univers du jeu, prenez bien votre temps et essayez de toutes les faire. Car en ligne droite, le jeu est finalement très rapide à terminer. Comptez 12 heures pour terminer les 12 chapitres en mode rapide et facile, environ 15 heures en prenant un peu plus votre temps et 20h pour viser le 100%.
Des graphismes à la hauteur de la PS5?
Enfin, impossible de ne pas faire un point sur les graphismes de Forspoken. Pour vous donner une idée, toutes les captures de cet avis ont été capturées dans nos soins sur PS5. On voit qu’un travail important a été fait sur les personnages. Les expressions faciales sont réussies et les textures de leurs vêtements et accessoires sont ultra-détaillées. De près, Forspoken est ainsi plutôt très joli, de même que les effets qui l’entourent. Par contre, de loin, c’est une autre paire de manches. Il faut dire que le monde est tellement vide qu’il ne donne pas vraiment l’occasion au moteur graphique de briller. Si bien qu’au final, Forspoken n’est pas une révolution ou une claque graphique. On a même du mal à comprendre qu’il soit uniquement disponible sur PS5 et pas sur PS4.
De manière générale, Forspoken a bien du mal à souffrir de la comparaison par rapport à Horizon Forbidden West par exemple, qui même s’il est sorti il y a déjà un an est bien plus beau propose un vrai open world rempli de vie et sans temps de chargement.
Faut-il craquer?
Forspoken est une nouvelle licence qui apporte un bol d’air frais dans un monde vidéoludique souvent aseptisé. La nouvelle licence de Square Enix est remplie de bonnes idées. Néanmoins, l’expérience est gâchée par des petits défauts. Le principal étant que le jeu mette énormément de temps avant de décoller. Si vous n’êtes pas patient, vous pourrez abandonner après quelques heures. Mais laissez-lui une chance car ça en vaut la peine! Au final, après une dizaine d’heures de jeu et bien servi par un scénario passionnant, Forspoken est une aventure marquante et une nouvelle licence prometteuse. À condition de revoir certaines de choses, on espère revoir Frey dans le futur!
PS: Et si vous aimez les chats, vous allez être servi. Il fallait aussi qu’on vous le dise!