[Test] Ratchet & Clank: Rift Apart – Un jeu (in)dispensable sur PS5?
La dernière fois qu’on avait croisé la route de Ratchet and Clank, c’était durant le printemps 2016. Les deux comparses, nés en 2002 sur PS2, revenaient sur PS4 pour un joli remake du premier épisode. Cette dernière aventure nous avait laissé un excellent souvenir d’un jeu à la fois familial et plaisant. Cinq ans plus tard, la situation est un peu différente. Ratchet et Clank ont la pression sur les épaules. En effet, maintenant que God of War: Ragnarök et Gran Turismo 7 (et peut-être même Horizon Forbidden West) ont officiellement été repoussés à 2022, on sait que Ratchet and Clank: Rift Apart sera l’une des rares exclusivités à sortir sur PS5 cette année. Mais est-il vraiment un hit à acheter les yeux fermés si on possède la PS5? Ou alors fait-il partie des jeux indispensables de la PS5 tout simplement parce qu’ils peuvent se compter sur les doigts de la main?
Ratchet, le Lombax le plus beau de la galaxie (et le seul connu!), et Clank, le petit robot qui l’accompagne dans ses aventures, reprennent du service. Mais alors qu’ils sont de retour chez eux, acclamés en héros lors d’une parade organisée pour célébrer leurs exploits, les choses vont rapidement dégénérer. Ils vont devoir affronter un savant fou robotique originaire d’une autre réalité, le docteur Nefarious. Celui-ci a réussi à s’emparer du dimensionateur et il va plonger Ratchet and Clank dans une aventure interdimensionnelle.
Cinq niveaux de difficulté sont disponibles, allant de «Jeune explorateur» (où il est impossible de mourir lors des combats) à «hors-la-loi légendaire». Le jeu est ainsi accessible à tous les joueurs. Mais ne vous fiez pas à l’univers mignon et coloré de Ratchet and Clank: Rift Apart, ceux qui sont à la recherche d’un défi corsé seront servis! En plus de la difficulté bien dosée, le jeu développé par Insomniac Games offre une multitude de possibilités dans les paramètres d’accessibilité, que ce soit au niveau de la jouabilité, de la caméra, des aides ou des options visuelles. On avait déjà eu un aperçu de cette accessibilité poussée à l’extrême dans «The Last of Us: Part II», Sony prouve désormais qu’il est devenu un véritable modèle en la matière, dont beaucoup de développeurs feraient bien de s’inspirer.
Les joueurs peuvent choisir entre trois modes graphiques. S’ils optent pour le mode «Fidélité», ils joueront avec des graphismes 4K, du ray tracing, mais seulement en 30 FPS (images par seconde). S’ils choisissent le mode «RT Performance», ils vivront l’aventure en 60 FPS, avec du ray tracing mais avec une image de plus faible résolution. Enfin, le mode «Performance» est une version alternative du mode précédent, toujours en 60 FPS mais qui abandonne le ray tracing au profit d’une meilleure résolution d’image. À noter que lors de notre test, effectué plusieurs semaines avec la sortie du jeu, seul le monde «Fidélité» était accessible. Nous ne pouvons donc pas encore comparer les deux expériences mais nous pouvons d’ores et déjà regretter que sur la nouvelle génération de console, il faille faire des choix et donc des concessions.
Concernant la jouabilité, on retrouve rapidement les éléments qui font le succès et le charme de la saga. Et même s’il s’agit de votre premier Ratchet and Clank, il ne vous faudra pas très longtemps pour plonger dans le bain et pour l’apprécier. Ratchet & Clank: Rift Apart est un jeu d’aventure à la troisième personne mêlant combats avec un arsenal d’une dizaine d’armes déjantées, des phases de plateformes à toute vitesse sur des rails (les fameux glisso-rails), de l’exploration, mais aussi des phases de piratage et des casse-tête (qu’il est possible de passer si justement vous n’avez pas envie de vous prendre la tête!). Le jeu est un fourre-tout varié, plaisant et rythmé, agréable à jouer aussi bien pour les fans de la saga que pour les nouveaux joueurs. C’est aussi une aventure familiale qui a le mérite d’être accessible à tous les joueurs. La grosse nouveauté, c’est qu’en plus de jouer avec Ratchet et Clank, deux nouveaux personnages font leur apparition: Rivet, une mystérieuse Lombax venue d’une autre dimension, et Kit, un ancien robot de guerre au service de l’Empereur Nefarious qui s’allie à Ratchet. Durant l’aventure, le joueur alterne donc entre des missions aux commandes de Ratchet et de Rivet, son équivalent féminin. Ces nouveaux personnages apportent un souffle de fraîcheur. Ratchet a d’ailleurs du soucis à se faire, tant il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Rivet !
Graphiquement, on s’attendait à ce que Ratchet & Clank: Rift Apart soit une vitrine pour la PS5 et ce qu’il se fait de mieux sur la nouvelle console de Sony. À ce niveau, le jeu est bel et bien une réussite. On a l’impression d’être dans un très joli film d’animation. Le jeu est fluide et les graphismes sont magnifiques, colorés et détaillés. Cependant, ce n’est pas vraiment la claque graphique à laquelle certains s’attendaient. On reste sur des graphismes «cartoon» et nous n’avons jamais vraiment eu ce «Wow effect» en découvrant le jeu.
Ratchet & Clank: Rift Apart est un bon jeu. Mais si l’aventure est plaisante, elle nous a aussi laissés un peu sur notre faim. Tout d’abord, la durée de vie est un peu faiblarde. Les précédents opus se terminaient entre 10 et 15h de jeu. Ratchet & Clank: Rift Apart s’inscrit dans cette lignée. Il nous aura fallu 10h pour arriver au générique de fin. Comptez cinq bonns heures de plus pour terminer le jeu à 100%, en faisant toutes les missions facultatives, en découvrant tous les boulons dorés et débloquer tous les équipements pour Ratchet et Rivet.
On s’attendait aussi à ce que le jeu exploite un peu plus les possibilités offertes par la DualSense, la nouvelle manette de la PS5. À ce niveau, Ratchet & Clank: Rift est en retrait par rapport à l’expérience proposée par des jeux comme Astro’s Playroom et plus récemment Returnal. Finalement, seule la gâchette adaptative qui permet de faire deux tirs différents s’avère pratique et offre une expérience intéressante dans le jeu.
Dans la communication du jeu, Sony avait beaucoup mis en avant le concept de failles multidimensionnelles qui permettent de passer d’une dimension à une autre en pressant simplement L1 et cela, sans aucun temps de chargement. Finalement, cette possibilité est plutôt anecdotique et moins impressionnante qu’elle ne l’était sur le papier. C’est avant tout un moyen pratique de se téléporter lors des combats et de surprendre les ennemis, sans plus. Enfin, nous avons également rencontré quelques soucis techniques, notamment des problèmes de collisions et des petits bugs graphiques. Heureusement, avant la sortie officielle du jeu ce 11 juin, un premier patch est déjà venu régler la plupart de ces soucis.
Mignon à souhait, Ratchet and Clank: Rift Apart offre une belle aventure familiale, capable de plaire à tous les joueurs y compris aux plus jeunes. Très joli, coloré et rythmé, Ratchet and Clank: Rift Apart offre un voyage plaisant et agréable sur PS5. C’est toujours un plaisir de croiser la route de cet attachant Lombax et de son compagnon en ferraille. Mais soyons honnêtes, ce n’est pas la claque ultime à laquelle on s’attendait. Entre la durée de vie un peu faiblarde (10h de jeu en ligne droite) et le fait qu’il soit finalement très convenu, Ratchet and Clank: Rift Apart nous a un peu laissés sur notre faim. C’est un bon jeu, très sympa, mais pas un spécialement un hit indispensable pour tous les possesseurs d’une PS5. 4/5