Carrière ou maternité, les femmes doivent encore trop souvent choisir

Les femmes doivent affronter de nombreux obstacles au cours de leur vie professionnelle. La maternité est l’un d’entre eux. En effet, de nombreuses salariées affirment que leurs responsabilités familiales ont freiné leur progression sur le marché de l’emploi.

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Plus de 7.000 femmes originaires de sept pays ont été interrogées sur les répercussions de la maternité sur leur travail dans le cadre de l’enquête «Global Progress for Women» d’Avon, relayée par le magazine Stylist. Un tiers d’entre elles déclarent que leur vie de famille, et plus particulièrement la garde des enfants, a porté préjudice à l’avancement de leur carrière. Et pour cause, les femmes éprouvent souvent des difficultés à concilier travail et responsabilités familiales.

Plus investies

Bien que de nombreux gouvernements choisissent d’allonger le congé de paternité pour encourager l’implication des pères dans le foyer, les mères ont tendance à s’investir davantage dans les soins et l’éducation des enfants. Un phénomène qui trouve ses racines dans l’idée persistante d’une supposée vocation maternelle. Résultat, les femmes font souvent le choix de réduire ou de cesser leur activité professionnelle à l’arrivée d’un enfant.

Pourtant, des modes d’organisation du travail plus souples les aideraient à concilier leurs vies familiales et professionnelles. Si la flexibilité est devenue une valeur forte de nombreuses entreprises depuis la crise du Covid, les professionnelles interrogées par Avon ont constaté des inégalités dans sa mise en application. Ainsi, 41% d’entre elles disent qu’il leur est plus difficile de travailler de manière flexible que leurs homologues masculins.

Pénalité de la maternité

Cette injustice est due au fait que les managers affichent souvent une certaine réticence à accorder du télétravail aux mères. Ils sont soupçonneux quant à leur implication et pensent, à tort, que les femmes se concentreraient moins sur leurs missions à domicile. Une étude menée en Allemagne en 2019 a pourtant montré le contraire, en établissant que les femmes en télétravail consacrent, en moyenne, plus d’heures par jour à leurs tâches professionnelles que lorsqu’elles se trouvent au bureau.

Tous ces stéréotypes de genre montrent que les femmes paient ce que les sociologues appellent une «pénalité de la maternité». Cette formule renvoie à l’idée selon laquelle les salariées qui ont des enfants, seraient moins dévouées à leur travail que leurs homologues masculins. De quoi entraver leurs perspectives d’évolution en termes de carrière, mais aussi de promotions et d’augmentations salariales.

Il est urgent que les entreprises et les pouvoirs publics se saisissent de ces questions pour permettre aux femmes d’atteindre leur potentiel professionnel, selon Angela Cretu, PDG d’Avon. «De nombreuses femmes se heurtent encore à des obstacles lorsqu’il s’agit de leur liberté de choix, de leur travail et de leur possibilité de gagner de l’argent. Nous voulons changer cela. Il est essentiel d’éliminer les obstacles à la participation économique auxquels les femmes sont confrontées pour les aider à progresser», a-t-elle affirmé à Stylist.