Et si la clé du bonheur était de travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq ?

Une étude menée outre-Atlantique et basée sur un programme pilote révèle les nombreux bienfaits de la semaine à quatre jours, tant pour les employés que pour les entreprises.

par
ETX
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Pour ou contre la semaine de quatre jours? D’après un récent sondage mené par OpinionWay pour Indeed sur le sujet en France, plus des deux tiers des salariés travaillant dans les secteurs public et privé aimeraient embrasser ce rythme de travail alternatif. Et ce, même s’il fallait faire des journées plus longues pour accomplir leurs tâches, voire rogner sur leur salaire (28%).

Pourquoi?

Parmi les objectifs des salariés, figurent la volonté de préserver, sinon d’améliorer, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et la nécessité de lutter contre le stress et l’épuisement professionnel. Et les premiers retours d’expérience sur ce changement de rythme pourraient leur donner raison.

L’organisation à but non lucratif 4 Day Week Global a recruté tout au long de l’année 2022 des entreprises aux États-Unis et au Canada pour participer à son programme pilote de six mois destiné à expérimenter la semaine de quatre jours. Une campagne également déployée dans d’autres pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, qui consiste à faire moins d’heures de travail par semaine, sans rogner ni sur le salaire ni sur les objectifs. Au total, 41 entreprises, parmi lesquelles Kickstarter et Search Engine Journal, ont testé cette nouvelle approche outre-Atlantique. Mené en partenariat avec des chercheurs de l’université de Cambridge et du Boston College, cet essai se révèle plusieurs mois plus tard plus que concluant.

Des entreprises et des salariés satisfaits

Le premier des enseignements ne concerne pas les salariés, mais les entreprises canadiennes et américaines qui ont testé la semaine de quatre jours. À l’issue du programme, aucune des 41 entreprises n’envisageait un retour en arrière. Un constat que l’on peut qualifier de positif, d’autant plus que ces mêmes entreprises ont accordé une note de 8,7 (sur une échelle de 1 à 10) à cet essai d’un nouveau genre. La satisfaction concernait notamment la productivité et les performances induites par la semaine de quatre jours, mais aussi «sa capacité à attirer des employés ». Dans le compte rendu de son étude, 4 Day Week Global fait également état d’une hausse moyenne de 15% du chiffre d’affaires des entreprises au cours du programme.

Même son de cloche du côté des employés qui apparaissent également (très) satisfaits de cette expérimentation. Pas moins de 95% d’entre eux aimeraient aujourd’hui continuer sur ce rythme de travail, et plus des deux tiers (69%) déclarent moins souffrir d’épuisement professionnel. Il faut reconnaître que la semaine de quatre jours semble tout particulièrement bénéfique en matière de bien-être. Deux participants au programme sur cinq affirment également se sentir moins stressés. Fait plus étonnant, plus de quatre personnes sur dix (42%) déclarent avoir été plus investies sur le plan environnemental, que ce soit en matière de recyclage ou de mobilités, les travailleurs privilégiant globalement davantage la marche ou le vélo plutôt que la voiture.

«Avant notre essai, des employés dévoués luttaient contre l’épuisement professionnel. Le taux de rotation augmentait en raison d’une charge de travail intense, d’une surcharge de réunions et de procédures inefficaces. La semaine de quatre jours nous a incités à remettre en question notre statu quo et à mettre en œuvre d’importantes améliorations de la productivité. Aujourd’hui, nous en récoltons les fruits. Notre taux de rotation est tombé à un niveau record, les niveaux de productivité sont restés constants et les clients n’ont pas remarqué que nous avions adopté la semaine de quatre jours», affirme Jenise Uehara, directrice générale de Search Engine Journal, qui a participé au programme pilote.

De moins en moins d’heures

Autre fait notable, l’étude nous apprend que le temps de travail moyen a continué à baisser après le programme pilote dans les entreprises participantes, et ce jusqu’à une année après l’expérimentation. 4 Day Week Global indique que le temps de travail est passé de 38 heures à 32,97 heures par semaine, sans négliger les performances ni les objectifs. Le temps gagné serait essentiellement attribué à la réduction du nombre de réunions, ou encore à la mise en place d’initiatives destinées à optimiser le temps de concentration.

«Il est important de noter que cette réduction continue du nombre d’heures de travail n’a pas été obtenue par une augmentation de l’intensité du travail, où les personnes ont dû accélérer et faire passer cinq jours de tâches en quatre. Au contraire, ils ont travaillé plus efficacement et ont continué à améliorer leurs capacités au fil de l’année», explique la professeure Juliet Schor, économiste et sociologue au Boston College.

Ces conclusions viennent confirmer les premiers retours d’expérience de salariés britanniques ayant également expérimenté la semaine de quatre jours, cette fois entre juin et décembre 2022, toujours sous la houlette de 4 Day Week Global. D’après des chiffres présentés récemment par l’organisation à but non lucratif, 39% des 3.000 salariés concernés se disaient moins stressés à l’issue du programme. Et globalement, leur santé mentale et physique s’était considérablement améliorée.

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