Les Belges ont-ils encore le goût d’entreprendre?
L’an dernier, 115.645 nouvelles entreprises individuelles et sociétés ont été créées en Belgique. Réalisé par GraydonCreditsafe, l’Unizo et l’UCM, «l’atlas des starters» donne un aperçu des secteurs qui ont le vent en poupe.
Si 2021 fut une année record en matière de créations de start-up, dans un contexte de rattrapage lié à la Covid, et si 2022 reste la deuxième meilleure année en la matière depuis le lancement de «l’atlas des starters» il y a près de deux décennies, c’est la première fois depuis 2012 que le nombre de créations de nouvelles entreprises diminue en Belgique.
Moins de nouvelles entreprises
La tendance qui semble s’amorcer inquiète donc les organisations d’indépendants, d’autant que les chiffres encore provisoires du premier trimestre (-2,7%) augurent une poursuite de la baisse des créations d’entreprise. En outre, le nombre d’entreprises qui cessent leurs activités a bondi de 19% l’an dernier, à 92.384. Et là aussi, le mouvement se poursuit en ce début d’année 2023. La croissance nette du nombre d’entreprises a dès lors atteint 23.261 entreprises l’an dernier (accroissement net de 1,84%). Mais en cas de poursuite de cette tendance à la hausse du nombre d’entreprises qui cessent leurs activités, 2023 pourrait devenir l’année de la quasi-stagnation en matière d’entrepreneuriat, mettent en garde l’UCM et l’Unizo. Certes, la crise ducoronavirus semble appartenir au passé, mais les soubresauts n’ont pas manqué l’an dernier et ces derniers mois entre la guerre en Ukraine, l’inflation galopante (et les indexations salariales consécutives) et la flambée des coûts énergétiques.
Les dernières tendances
Le nombre de «starters» a diminué l’an dernier dans les trois régions du pays, mais davantage en Flandre (-3,58%) qu’en Wallonie (-2,57%) et à Bruxelles (-0,37%). L’esprit d’entreprendre n’en reste pas moins plus vivace, en général, au nord qu’au sud du pays. Autre tendance constatée: près de deux nouvelles entreprises sur cinq (39,7%) sont actives dans les services, devant les professions libérales (16,2% du total), la construction (13,0%) et le commerce de détail (7,7%). L’économie belge se profile toujours plus comme une économie de services. L’atlas constate encore que la part des femmes parmi les personnes physiques ayant créé une entreprise recule légèrement (39,74%), mais se maintient autour de 40%. En outre, 67,05% des entreprises créées sont encore actives après cinq ans. En d’autres termes, sur les 100.113 entreprises qui avaient débuté leurs activités en 2018, 67.129 étaient encore actives au début de l’année 2023. Le commerce de gros, l’industrie et la construction ont les meilleurs taux de survie à cinq ans. Le taux de survie à 10 ans des entreprises s’élève quant à lui à 49,57%.
Sensibiliser les jeunes à l’esprit d’entreprise
Enfin, l’atlas des starters montre que 7,1% des entreprises créées en 2022 ont engagé du personnel dans la même année. En Wallonie, et à Bruxelles, les entreprises créées engagent beaucoup plus au cours de leurs premières années d’existence qu’en Flandre. Ce constat un peu surprenant peut s’expliquer par une plus grande prise de risque des starters en Flandre, plus à même de retrouver un emploi, en cas d’échec de leur entreprise, dans une économie flamande somme toute florissante. Les organisations d’indépendants UCM et Unizo appellent les autorités à veiller à un cadre favorable tant en matière fiscale (pas d’augmentation de la charge fiscale pour les PME), que sociale, énergétique ou de simplification administrative. L’UCM souligne en outre les grandes difficultés traversées par le secteur du commerce de détail (coûts du travail, achats transfrontaliers, concurrence de l’e-commerce…). Les écoles sont pour leur part invitées à sensibiliser encore davantage les jeunes à l’esprit d’entreprise.
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