Les jeunes ont peur de se faire virer dès leur arrivée sur le marché de l’emploi
Le licenciement est un sujet tabou pour de nombreux salariés. Il l’est particulièrement pour les membres de la génération Z. Bien qu’ils arrivent à peine sur le marché de l’emploi, ces jeunes actifs craignent de perdre leur travail et, surtout, de devoir en parler autour d’eux.
Le site de recherche d’emploi ZipRecruiter a interrogé 2.000 personnes ayant récemment perdu leur travail sur leur vision du licenciement, et a partagé les résultats de son enquête avec le site spécialisé Fast Company. La majorité des répondants (83%) ont parlé ouvertement de leur licenciement avec leurs proches, tandis que les deux tiers ont prévenu leurs amis.
Pas sur les réseaux sociaux
Mais ils étaient beaucoup plus réticents à annoncer la nouvelle sur les réseaux sociaux: seuls 11% des sondés l’ont fait quand ils ont appris que leur entreprise les congédiait. Ce phénomène est d’autant plus surprenant que, dans nos sociétés ultra-connectées, les internautes ont pris l’habitude de partager la moindre de leur réussite et de leur contrariété sur TikTok, Instagram et consorts. Il semblerait que le licenciement soit l’une des rares expériences qu’il n’est pas de bon ton de rendre public.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les 18-24 ans sont beaucoup moins ouverts que leurs aînés quant à leur expérience du licenciement. Ils en parlent moins à leur famille et à leurs amis que les professionnels qui travaillent depuis des années. Le contexte économique y est certainement pour beaucoup. Les membres de la génération Z font leur entrée dans la vie active dans un marché du travail tendu. Ils risquent donc de voir leur licenciement comme un frein à leur carrière, et non comme une étape qui pourrait leur ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles.
Oser en parler
Ce pessimisme explique pourquoi près d’un tiers des jeunes âgés entre 18 et 24 ans a la conviction que les recruteurs rechignent à embaucher des salariés ayant déjà été congédiés. Rien d’étonnant donc à ce qu’ils ne soient que 14% à avoir abordé le sujet avec leur futur employeur (contre 20% du reste des répondants).
Parler d’un licenciement n’est jamais chose facile, surtout durant le processus de recrutement. Il peut être tentant de vouloir mentir ou d’esquiver la question par peur du jugement, mais cette attitude ne fera qu’attiser la curiosité et peut-être même la méfiance de l’employeur. Mieux vaut jouer la carte de la franchise et aborder le sujet avec transparence – même si cela requiert une certaine préparation en amont. Après tout, «nous avons tous déjà vécu cette expérience collective qu’est le licenciement», comme l’a expliqué Julia Pollak, économiste en chef de ZipRecruiter, à Fast Company.