Pourquoi le bruit nuit à la productivité des travailleurs
Les casques antibruit sont de plus en plus nombreux dans les espaces de travail ouverts. Une tendance qui témoigne de l’aversion des employés de bureau pour les nuisances sonores. Cette hostilité vient du fait que le bruit affecte grandement la productivité de celles et ceux qu’il vient déconcentrer.
Le bruit dans l’open space est pourtant encadré par la législation. Mais si cette dernière protège les travailleurs des niveaux de décibels excessifs et durables, elle n’encadre pas toutes sources de bruit qui viennent altérer notre capacité de concentration. Les conversations téléphoniques, les papotages entre collègues, les notifications sonores et la musique qui s’échappe d’un casque sont autant de «perturbateurs d’attention» qui nuisent à notre tranquillité au bureau. Presque un actif sur deux se dit gêné par tous ces bruits sur leur lieu de travail, d’après un sondage IFOP-JNA mené en 2021.
Une intolérance au bruit
Un phénomène que sont venues amplifier la crise sanitaire et la généralisation du télétravail. En effet, un grand nombre de salariés a perdu l’habitude de supporter son lieu de travail et ses multiples distractions. Ils ont développé une intolérance au bruit et peinent à réintégrer un environnement où tout peut potentiellement devenir un facteur de déconcentration. Résultat, les bavardages inopinés qui faisaient autrefois le charme des bureaux partagés prennent désormais des allures de «desk bombing».
Mais les nuisances sonores au travail sont-elles avant tout une histoire de perception individuelle? Ceux qui s’en plaignent sont-ils des stakhanovistes peu adaptés au brouhaha inhérent à la vie en entreprise? Pas nécessairement. Les bruits ambiants altèrent réellement notre capacité de concentration et notre productivité, y compris en visioconférence. Des chercheurs de l’université de technologie de Chalmers ont récemment constaté que le moindre bruit d’à peine 40 décibels a un effet néfaste sur les performances cognitives des personnes qui l’entendent. C’est le niveau habituel du trafic routier en fond sonore, ou d’un bureau tranquille.
Une source de stress
Et plus les tâches à accomplir sont complexes, plus la gêne occasionnée par des nuisances sonores est importante. Des scientifiques de l’université de Californie affirment qu’il faudra, en moyenne, 23 minutes et 15 secondes à un salarié pour retrouver le niveau de concentration qu’il avait avant d’avoir été perturbé par une source de bruit non désirée, d’après The Fast Company. Bien entendu, certaines interruptions altèrent moins notre attention que d’autres, surtout si elles ont un lien avec la tâche que l’on cherche à accomplir. Mais elles nuisent à la productivité et au bien-être des salariés quand elles s’additionnent tout au long de la journée. Les distractions sonores deviennent vite une source de stress et de frustration.
Plusieurs solutions existent pour minimiser l’impact des mille et un bruits de notre lieu de travail. La plus évidente consiste, bien sûr, à enfiler un casque antibruit, ce barrage auditif qui vous évitera de dire un «chuuuuuuut» agacé à vos collègues et, donc, de devenir le mouton noir de l’open space. Prendre des pauses dans un endroit calme et mettre vos appareils électroniques sur silencieux vous aideront aussi à vous soustraire momentanément du barouf ambiant. Vous en sortirez plus apaisé mais aussi plus efficace.
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