«Assez de bla bla»: les jeunes prennent d’assaut les rues de Glasgow pour le climat ce vendredi

Accusant les grands de ce monde de lancer des promesses creuses, les jeunes descendront dans la rue vendredi à Glasgow pour pousser les gouvernements à agir, en cette fin de première semaine pour la conférence internationale sur le climat COP26.

par
AFP
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«Jusqu’ici, nous avons entendu beaucoup de paroles de la part des dirigeants du monde (…) Les manifestations mettent la pression sur les gens au pouvoir, et nous savons que ce mouvement doit grossir pour obtenir les changements dont nous avons besoin pour assurer la sécurité des générations présentes et futures», a commenté la militante ougandaise Vanessa Nakate.

Inspirés par la jeune Suédoise Greta Thunberg, des millions de jeunes étaient descendus dans la rue à travers le monde en 2019 pour réclamer à leurs dirigeants d’agir plus vite et plus fort contre le réchauffement de la planète. Interrompues par la pandémie de Covid-19, ces manifestations hebdomadaires du vendredi reprennent depuis quelques semaines, avec toujours à leur tête leur égérie Greta Thunberg, dont les formules choc se retrouvent sur les banderoles. Comme les «bla bla» qui rythment ses accusations depuis quelques mois.

Du greenwashing

«Ce n’est plus une conférence sur le climat. C’est un festival de greenwashing (un procédé de marketing utilisé pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique, NDLR) des pays riches. Une célébration de deux semaines du ’business as usual’ et du bla bla», a-t-elle encore dénoncé jeudi sur Twitter, à la veille de la manifestation.

Lundi, lors du sommet qui a ouvert cette COP considérée comme cruciale pour l’avenir de l’humanité, la jeune Kenyanne Elizabeth Wathuti demandait aux dirigeants d’«ouvrir leurs coeurs pour les peuples en première ligne de la crise climatique» et de prendre leurs «responsabilités». «Jusqu’ici ils ne l’ont pas fait, mais les milliers de voix dans les rues ce week-end feront en sorte qu’ils écoutent», a-t-elle ajouté dans un communiqué.

À l’intérieur du centre de conférence, vendredi sera aussi la journée de la jeunesse.

En octobre, le ministre de l’Environnement italien Roberto Cingolani et le président de la COP26 Alok Sharma avaient promis de transmettre à Glasgow le manifeste adopté par 400 jeunes du monde entier réunis à Milan sous l’égide de l’Onu: une cinquantaine de pages de propositions en matière de transition énergétique, de financements ou de participation citoyenne.

Des événements à travers le monde

Après les jeunes vendredi, une coalition plus large d’organisations appelle à manifester samedi lors d’événements simultanés partout dans le monde.

«Depuis dix ans, les tempêtes dans le Pacifique sont plus violentes, les sécheresses sont plus longues et les inondations plus fortes. Les pêcheurs ne peuvent plus nourrir leur famille. C’est pour ça que je marche», a souligné dans un communiqué Brianna Fruean, venue des Samoa avec les Pacific Climate Warriors. «Nous refusons d’être seulement des victimes de cette crise. Nous ne nous noyons pas, nous nous battons, et samedi, le monde nous entendra».

L’accord conclu à Paris en 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de +2ºC par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5ºC, afin d’éviter les pires impacts du dérèglement climatique, qui provoquent déjà des ravages à travers la planète. Chaque dixième de degré supplémentaire entraîne son lot de conséquences. Mais, selon les dernières estimations de l’Onu, le monde se dirige vers un réchauffement «catastrophique» de +2,7ºC.