Que font les supermarchés pour diminuer leur impact sur la planète?
Dans le défi de la consommation plus responsable, le rôle de la grande distribution est très sérieux. Pour que les consommateurs modifient leurs habitudes et leurs choix, les enseignes doivent intégrer dans leur stratégie de nombreux enjeux parce que le changement climatique a aussi un impact sur l’industrie des produits de grande consommation. La tâche est immense dans certaines régions du globe, notamment en Asie.
Dans un rapport international mené dans 17 pays auprès de 10.000 foyers, l’institut NielsenIQ révèle le rôle crucial que la grande distribution a à jouer pour changer les habitudes et pousser à davantage de consommation responsable. En matière de durabilité, les marques constituent les premières responsables pour actionner un changement, du point de vue de 46% des sondés interrogés dans le monde entier, devant les gouvernements locaux (39%) et bien avant les enseignes (29%).
Inutile de se voiler la face: le chemin est encore long car les consommateurs eux-mêmes ont encore besoin de temps pour structurer leurs habitudes. Si l’on parle par exemple du greenwashing, plus des trois quarts des ménages de la planète avouent qu’ils continueraient d’acheter un produit même s’ils apprenaient que la marque était adepte de ce type de marketing se servant d’arguments écologiques pour entretenir son business. En Asie, c’est une véritable campagne de persuasion qu’il va falloir mener tant le greenwashing n’a quasiment aucun impact sur le choix dans les achats: 91% des Indonésiens continueront d’acheter les produits d’une entreprise faisant du greenwashing. C’est le cas aussi de 88% des Chinois. En Europe ou aux Etats-Unis (34%), la conscience écologique a pris davantage de place dans les habitudes de consommation, avec seulement 31% de Français qui font fî de cette stratégie de communication tout comme 30% de Britanniques.
Sans surprise, les prix jugés trop élevés d’articles écologiques constituent le premier frein à la consommation durable. Si ce constat se vérifie pour une moyenne de 41% de sondés, le coût trop onéreux de ces produits durables est d’autant plus une limite pour les Brésiliens et les Sud-Coréens (51% chacun), les Singapouriens (50%) ou encore les Britanniques et les Espagnols (49% chacun). Avant même d’évoquer une problématique tarifaire, il y a la disponibilité d’articles durables. L’accès est visiblement difficile en Indonésie (62%), au Brésil (46%) et en Afrique du Sud (45%), sachant que c’est une barrière pour une moyenne de 35% de ménages dans le monde. Plus problématique, nombre de consommateurs ne font pas confiance aux affirmations mettant en relief une prise de position écologique. Cela concerne 13% de foyers internationaux, mais surtout 24% d’Indiens, 18% de Thaïlandais et 17% d’Australiens, de Britanniques et de Chinois. A noter que de toute façon la consommation responsable n’est pas une priorité pour 12% de consommateurs, et notamment 18% d’Indiens, 17% de Chinois, 16% de Britanniques et 16% de Polonais.
«Nous sommes maintenant à un point de bascule, où marques et enseignes vont devoir s’adapter, tant à l’évolution des réglementations imposées par les gouvernements qu’aux attentes des consommateurs. Les marques qui ont été proactives et sincères en matière d’action climatique, proposant des produits durables seront massivement avantagées et plébiscitées par les consommateurs» explique Nicolas Léger, directeur analytique chez NielsenIQ. Concrètement, ces derniers aimeraient que les prix des produits durables soient comparables à ceux des articles conventionnels (18%). Surtout, acheter responsable ne doit pas être un casse-tête: les labels durables doivent être simples à comprendre (15%), les étiquettes claires à comprendre et sur lesquelles on doit saisir facilement si c’est recyclable (15%).
Du côté de la grande distribution, plusieurs pistes de réflexion recevraient de l’écho auprès des acheteurs. D’abord en proposant des emballages plastiques sinon compostables (17%), mais aussi en créant un programme de fidélité qui incite à consommer durable (11%). Pour autant, les consommateurs ne sont pas favorables à des choix punitifs: déférencer des produits qui ne correspondent pas aux standards de la durabilité n’est une option que pour 8% de consommateurs dans le monde.
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