Comment les Repair cafés ont conquis les Belges
En Wallonie et à Bruxelles, c’est le réseau Repair Together qui chapeaute les Repair cafés. Saviez-vous d’ailleurs que l’histoire des Repair cafés chez nous a vu le jour à Bruxelles? Plus précisément à Ixelles, en 2012. La Belgique est alors le premier pays à exporter ce concept né aux Pays-Bas en 2009. Depuis, les Repais cafés se multiplient en Belgique et le concept est désormais présent dans des dizaines de pays dans le monde. «La Belgique a toujours été un peu à l’avance sur les initiatives citoyennes de transition», explique Luc Deriez, coordinateur de Repair Together. «Effectivement le premier Repair café a été inauguré en 2009 à Amsterdam et en 2012, on a exporté le concept hors de la Hollande. Nos homologues en Flandre ont suivi plus ou moins en même temps».
300 Repair cafés en Belgique
Proportionnellement à son nombre d’habitants, la Belgique fait toujours office de «leader» dans le monde des Repair cafés, juste derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Sur les 2.200 Repair cafés existant dans le monde, 300 se trouvent en Belgique et 33 à Bruxelles. «C’est quand même pas mal», se réjouit Luc Deriez. Et le succès de l’initiative ne diminue pas. Au fil des années, de nouveaux Repair cafés continuent de voir le jour en Belgique et le concept séduit de plus en plus d’habitants. «On a pu remarquer que la crise Covid n’a pas ralenti ce développement. Il continue à y avoir des initiatives. Mais fatalement, c’est moins qu’il y a quelques années lorsque nous étions en plein essor», précise-t-il.
En Wallonie, une commune sur deux dispose d’un Repair café alors qu’à Bruxelles, seuls Laeken et Koekelberg manquent actuellement à l’appel. Mais d’autres communes comptent plusieurs cafés sur leur territoire, c’est notamment le cas d’Ixelles.
Nouveauté cette année, un «Repair Lab» a vu le jour sur le site des anciennes casernes d’Ixelles. Ce nouvel espace permet d’aller plus loin dans la réparation des objets. «On n’y est moins limité par le temps, comme c’est le cas dans les Repairs cafés qui durent environ trois/quatre heures». Le principe est simple: vous venez sur place avec votre objet et vous le réparez vous-même grâce aux différents outils qui sont mis à votre disposition. «L’idée est que vous répariez vraiment vous-même et que ce ne soit pas un bénévole qui le fasse, même s’il y a quelqu’un pour vous aider et que des tutoriels sont disponibles».
Les Wallons ont, eux, vu passer devant chez eux le «Repair Café Mobile», un atelier de réparation itinérant qui se rendait dans les communes qui n’ont pas de Repair café. «Le but était de sensibiliser à la réparation et au réemploi». Une nouvelle tournée est à l’étude en 2022 avec probablement «un focus sur les communes où il y a moins d’initiatives et qui seraient contentes d’en avoir une qui vient s’implanter», conclut Luc Deriez.
Malgré (ou grâce à) leur succès, les Repair cafés ont constamment besoin de bénévoles. On en compte environ 3.000 actuellement, soit entre 12 et 15 personnes par Repair café. «Sans participation citoyenne, il n’y a pas de Repair café», rappelle Luc Deriez. Il invite donc toutes les personnes demandeuses de réparation à donner un peu de leur temps en devenant bénévole. Et pour le devenir, pas besoin d’être un pro du bricolage. «C’est important que les gens s’investissent dans le Repair café de leur commune. Réparer, cela s’apprend. Certains peuvent également participer pour faire l’accueil, tenir le bar, encoder les statistiques… Cela permet d’acquérir de l’expérience et de la retransmettre par la suite», insiste-t-il.
En plein cœur de la pandémie, les Repair cafés se sont déroulés… en ligne avant une reprise l’été dernier. «On a innové à cause de la pandémie», assure Luc Deriez. À côté de ces réunions virtuelles, la pandémie aura été l’occasion de développer la chaîne YouTube des cafés. Sur cette dernière, vous retrouverez plusieurs vidéos explicatives détaillant comment réparer votre grille-pain, votre centrale vapeur, ou comment changer la batterie d’un téléphone. La pandémie aura également été l’occasion de mettre en place une plateforme (Repair Connects) permettant de matcher les demandes de réparation avec des bénévoles, ainsi qu’un «annuaire de la réparation» qui se trouve sur le site de Repair Together.