Pourquoi le manchot empereur figure désormais sur la listes des espèces menacées d’extinction?
Les manchots empereurs figurent désormais sur la liste des espèces animales en danger. Ces oiseaux marins originaires d’Antarctique sont en effet menacés d’extinction, en raison de la fonte des glaces provoquée par le réchauffement climatique.
Célèbre depuis la sortie du documentaire réalisé par le Français Luc Jacquet «La Marche de l’empereur» en 2005, le manchot empereur est le plus grand et le plus imposant de tous les manchots. Mais sa survie est menacée, compte tenu de l’inquiétante fonte de la glace de mer en Antarctique, sous l’effet du réchauffement climatique.
Le gouvernement américain a tiré la sonnette d’alarme cette semaine en déclarant officiellement cette espèce en danger. Plus exactement, c’est le Service américain de la pêche et de la faune sauvage (US Fish and Wildlife Service) qui a décidé de renforcer les protections, en vertu de la loi sur les espèces menacées d’extinction à cause de la crise climatique, et qui concerne déjà l’ours polaire, le phoque annelé, ainsi que diverses espèces de corail.
Une indispensable glace
La glace et les poissons et crustacés qui peuplent les eaux de l’Antarctique sont essentiels à la survie du manchot empereur, aussi bien en termes de denrées alimentaires que de refuge. Or, la fonte de la glace et l’acidification des océans, qui réduit notamment l’approvisionnement en krill, les privent de ces deux ressources essentielles à leur survie.
Et les conséquences pour ces animaux sont déjà visibles: en 2016, une fonte précoce de la glace dans la baie de Halley, dans la mer de Weddell en Antarctique, a conduit à la noyade et à la mort de plus de 10 000 bébés manchots (poussins), soit la deuxième plus grande colonie de manchots empereurs du monde.
Une population quasi éradiquée
Selon des chercheurs, ce type de catastrophes pourrait entraîner un déclin de 99% de la population totale de manchots empereurs d’ici à 2100, si les émissions de dioxyde de carbone responsables du réchauffement climatique ne sont pas réduites de manière drastique.
En août 2020, une étude internationale a révélé la découverte de onze nouvelles colonies de manchots empereurs en Antarctique, ce qui correspond à une augmentation de 5 à 10% de la population de ces oiseaux marins sur le Continent blanc. Une bonne nouvelle, mais qui ne change malheureusement pas le danger qui pèse sur ces manchots. L’étude estime en effet que la majorité des colonies découvertes vivent dans des zones qui pourraient disparaître.