Comment la modest fashion est en train de devenir la réponse parfaite à la fast-fashion
Des vêtements amples et confortables, souvent minimalistes, parfois couvrants, mais toujours inclusifs: la «modest fashion» fait de plus en plus d’adeptes dans le monde. Il faut dire que cette esthétique épurée, qui combine discrétion et élégance, répond à bien des exigences vestimentaires souhaitées par les plus jeunes générations. Résultat, la «modest fashion» fait désormais l’unanimité sur les réseaux sociaux.
Des vêtements amples et confortables, souvent minimalistes, parfois couvrants, mais toujours inclusifs: la «modest fashion» fait de plus en plus d’adeptes dans le monde. Il faut dire que cette esthétique épurée, qui combine discrétion et élégance, répond à bien des exigences vestimentaires souhaitées par les plus jeunes générations. Résultat, la «modest fashion» fait désormais l’unanimité sur les réseaux sociaux.
Est-ce nouveau?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la «modest fashion» n’est en rien une esthétique nouvelle, mais elle fait depuis plusieurs mois l’objet d’un réel engouement, notamment auprès des générations les plus jeunes qui n’hésitent pas à partager des tutoriels, idées de tenues, et autres inspirations sur les réseaux sociaux. Si cette esthétique a longtemps été pointée du doigt, car directement associée à des codes religieux, et notamment à l’islam, la pudeur qu’elle induit est en réalité originellement influencée par toutes les religions, dont le christianisme, le judaïsme, l’islam, et le bouddhisme, pour finalement se référer à une sorte d’opposition à certaines normes. L’idée? Faire preuve d’inclusivité, indépendamment des croyances religieuses, et davantage encore d’anticonformisme, loin de certains stéréotypes et clichés qui associent féminité et sex-appeal.
La «modest fashion» n’est pas, comme nombre de tendances repérées sur TikTok, une esthétique éphémère, loin de là, et l’engouement pour cette inspiration est tel que l’Hexagone vient tout juste d’accueillir sa deuxième Paris Modest Fashion Week, les 6 et 7 mai, entièrement consacrée à cette mode pudique. Une initiative portée par Modest Fashion France, agence de communication et marketplace, qui met en avant des créateurs et marques de mode – vêtements et accessoires – pudique, et propose des tables rondes ainsi que des défilés. Un événement qui témoigne de l’intérêt croissant pour la mode pudique dans l’Hexagone, et ce malgré des idées reçues qui ont longtemps persisté. Car la ’modest fashion’ n’est pas, comme certains ont pu l’évoquer, une esthétique influencée par l’islam, il s’agit d’une mode inclusive destinée à toutes les femmes souhaitant faire rimer féminité avec pudeur et élégance.
Qui s’y intéresse?
«Ce sont pour la plupart des femmes juives, chrétiennes, athées, agnostiques ou musulmanes. Des personnes qui mettent d’abord en avant l’importance de s’habiller comme elles le veulent. Aller à contre-courant des modes que l’on voit à la télévision ou dans les magasins», peut-on lire sur le site de Modest Fashion France. Et d’ajouter: «Pour certaines femmes non-croyantes, la mode pudique revêt un aspect anticonformiste qui va à l’encontre de l’image de la femme sexy que l’on a tendance à voir dans les publicités». Et l’esthétique est aujourd’hui portée aux nues sur les réseaux sociaux, et mise en lumière par une foule d’influenceuses, avec pas moins de 3,7 milliards de vues pour le hashtag #modestfashion sur TikTok.
Loin des clichés, la ’modest fashion’ se traduit en réalité par de nombreuses tendances qui font depuis bien longtemps la pluie et le beau temps dans la mode, à l’instar de l’art du layering – ou de la superposition des couches – des vêtements amples et confortables, et du minimalisme. L’idée étant de révéler plus que de montrer avec des pièces oversize, ou tout en longueur, des vêtements couvrants en somme, mais aussi des coupes fluides et une palette qui peut s’étendre du neutre au flashy. Le tout porté avec des accessoires tels que des bottes hautes, des foulards, des cagoules, des casquettes ou des chapeaux, selon l’inspiration du moment. Des looks que l’on peut tout à fait retrouver sur les podiums de certaines grandes maisons de luxe, mais qui font (aussi) aujourd’hui l’objet de collections entièrement dédiées.
Une nouvelle féminité?
Entre élégance et esthétique épurée, la ’modest fashion’ ouvre la voie à une autre féminité, qui suggère plus qu’elle ne révèle la silhouette féminine, prenant le contrepied de l’ultra sexy fait de cut-out, de transparence, et de robes moulantes. Il ne s’agit pas pour autant de pointer du doigt cette ode à la sensualité, mais de permettre au plus grand nombre de s’habiller selon ses goûts et ses envies, et surtout de se sentir bien dans ses vêtements, quels qu’ils soient. La quête du confort, que l’on observe depuis le début de la pandémie dans l’industrie de la mode, est d’ailleurs au centre de cette esthétique basée sur la pudeur et la modestie.
Et la planète?
Mais ce n’est pas tout, car les adeptes de la ’modest fashion’ ont aussi embrassé la tendance pour des raisons écologiques et sanitaires. Sur le réseau social chinois TikTok, nombreuses sont les utilisatrices qui disent avoir troqué leurs tenues sexy, le plus souvent dénichées sur des plateformes d’ultra fast fashion, contre des vêtements plus sûrs, que ce soit en termes d’impact sur la planète ou de toxicité. Un énième critère qui montre que cette esthétique minimaliste est en réalité bien ancrée dans les préoccupations du moment, entre prise de conscience écologique, quête de confort, et mode – ou luxe – discret.
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