Le «syndrome de la fille cool» ou quand les femmes répriment leurs émotions pour plaire aux hommes
Elle est marrante, sans prise de tête et jolie. La «fille cool», c’est l’incarnation de la fille parfaite, de la petite amie parfaite… aux yeux de la gent masculine. Mais depuis quelque temps, le mythe de la «cool girl» est démystifié sur les réseaux sociaux qui associent le «syndrome de la fille cool» à des relations amoureuses toxiques. Explications.
Si vous vous demandez à quoi ressemble une « fille cool », rappelez-vous des personnages incarnés par Mila Kunis dans la comédie romantique «Sexe entre amis», par Megan Fox dans la saga «Transformers» ou de l’héroïne Robin dans la série «How I Met Your Mother». Elles sont fun, détendues et détachées de tout, surtout des hommes. L’image de la «cool girl» s’est immiscée dans l’inconscient collectif via la pop culture, et particulièrement Hollywood qui l’a érigée, depuis des décennies, au statut de «femme parfaite». Du moins d’un point de vue masculin.
Invention de la pop culture
Cette invention de l’industrie du divertissement est désormais mise à mal par les réseaux sociaux, qui parlent du «syndrome de la fille cool». Car ce personnage fantasmé par Hollywood, en grande partie dirigé par des hommes, causerait du tort aux femmes en général. Cette fille jolie, drôle et détachée, à l’inverse de la «needy girl», serait un modèle à ne pas suivre pour vivre une relation amoureuse parfaitement saine et heureuse.
À force d’adopter ce comportement, les femmes se forceraient à avoir des centres d’intérêt communs, souvent des activités dites masculines (jouer à des jeux vidéo, regarder du sport à la télé, la mécanique…), réprimeraient certaines de leurs émotions et ne montreraient pas leur vraie personnalité. L’analyse n’est pas nouvelle; elle est d’ailleurs au centre de l’intrigue du roman «Les Apparences» de Gillian Flynn, adapté au cinéma en 2014 par David Fincher sous le titre «Gone Girl». Dans ce long-métrage, le héros incarné par Ben Affleck découvre que sa femme disparue, jouée par Rosamund Pike, jouait un rôle, qu’elle lui a caché sa véritable personnalité pendant des années dans le but de coller au maximum à ses attentes.
Refouler son côté féminin
De peur de paraître désespérée ou hystérique, par peur de jugements, voire de réjection, les «cool girls» n’affichent pas leur côté féminin. Côté sentiments du moins, car la fille cool se doit d’avoir un physique ultra féminin, tout en mangeant des burgers et des pizzas et en buvant de la bière, à l’image de ces messieurs. En fait, la «cool girl» ne serait rien d’autre «qu’un mec déguisé en femme sexy», comme l’écrivait l’autrice Anne Helen Petersen dans un article de Buzzfeed. «Mais soyons clairs: il s’agit d’une performance. Ce n’est peut-être pas conscient, mais c’est la façon dont notre société enseigne implicitement aux jeunes femmes comme être géniales: être détendue et ne pas être déprimée, agir comme un mec mais ressembler à un top model».
«Condamnation à mort»
Par ailleurs, en laissant passer des comportements ou des propos déplaisants, inadaptés ou inappropriés, dans le but de rester «cool», ces femmes peuvent s’enfermer dans des relations amoureuses malsaines, voire toxiques. Ignorer le réel problème, jouer le détachement ou pratiquer l’autodérision empêche le partenaire de prendre connaissance du souci et de se remettre en question. «Le syndrome de la fille cool est une condamnation à mort», confie, par exemple, une jeune femme sur TikTok qui explique attendre que son partenaire dorme pour pleurer «en silence» pour qu’il ne l’entende pas. «Mon problème est que lorsque je rencontre de nouveaux partenaires, je veux à tout prix leur plaire, du coup je me fais passer pour quelqu’un que je ne suis pas», raconte une autre tiktokeuse. Les jeunes femmes qui pensent être atteintes du syndrome de la fille cool, et qui en souffrent, peuvent trouver de l’aide aussi sur le réseau social chinois. Certains comptes, comme « Your pocket therapist », proposent plusieurs conseils pour apprendre à se défaire de ce comportement.
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