Qu’est-ce que le doomscrolling, cette habitude qui nous rend anxieux dès le matin?
Votre premier réflexe au réveil (parfois même avant de se lever) n’est pas de prendre une douche ou un bon café, mais c’est plutôt de vous saisir de votre smartphone et de scroller indéfiniment? Facebook, Instagram, TikTok, Twitter: tout y passe pour s’assurer que l’on n’a rien loupé? Cette mauvaise habitude porte un nom, le doomscrolling.
Le doomscrolling vient de la contraction des termes anglais «doom» [ruine, destin tragique] et scrolling [faire défiler des contenus sur nos écrans]. Sorte de scrolling de l’extrême, il désigne cette tendance à la consommation compulsive et excessive d’informations négatives.
Le doomscrolling puise en réalité son origine dans le FOMO, ou «fear of missing out»: ce syndrome de l’hyper connectivité, qui se traduit par la peur de manquer quelque chose si l’on se déconnecte trop longtemps. Résultat: dès le réveil, on fait le tour des réseaux sociaux.
Stress, déprime et anxiété
Mais si ce petit geste quotidien semble inoffensif, il détériorerait la santé mentale de ceux qui s’y adonnent. En effet, on se retrouvera irrémédiablement confrontés à des nouvelles négatives. Et consommer des contenus sur le Covid, la guerre en Ukraine, les alertes sur le climat et autres, dès le réveil, n’a rien de bon pour notre bien-être. Autrement dit, dès le matin, le doomscrolling nous rendrait plus anxieux.
«Lorsque vous entendez ou lisez des nouvelles négatives, votre corps les traite comme une menace et passe en mode ‘combat ou fuite’. Cela signifie que votre corps est inondé de cortisol, l’hormone du stress, qui vous prépare à combattre la menace perçue, ce qui vous rend plus susceptible de subir des sautes d’humeur ou de vous sentir irrité, stressé ou déprimé», explique Fatmata Kamara, conseillère en santé mentale interrogée par le Cosmo UK.
Le bon équilibre
Mais lorsque l’actualité est importante, difficile de s’en détacher complètement. Et c’est plus que normal, selon cette spécialiste. «Lorsque les sujets d’actualité sont particulièrement négatifs ou provoquent des émotions fortes, il peut être très tentant de se tenir au courant de ce qui se passe», souligne-t-elle. Mais le problème, c’est que l’on peut facilement tomber dans «un cercle vicieux pour votre bien-être».
Dès lors, comment se prémunir des effets du doomscrolling, sans pour autant être déconnectés des informations importantes? Mieux vaut déjà ne pas allumer le wifi immédiatement après le réveil. Il est aussi conseillé de désactiver ou limiter ses notifications et de faire attention au temps passé derrière les écrans. Choisissez plutôt un (ou quelques) moment(s) de la journée que vous consacrerez à absorber toutes ces informations.