Le mode de vie méditerranéen est-il vraiment bénéfique pour la santé?
Adopter un mode de vie méditerranéen (même lorsqu’on n’habite pas au soleil) est-il bénéfique pour la santé? Voici les résultats d’une vaste étude menée sur plus de 110.000 personnes.
Équilibre alimentaire, activité physique, relations sociales épanouissantes, et bien évidemment art de la sieste… Le mode de vie méditerranéen semble cocher toutes les cases pour jouir d’une qualité de vie agréable. Mais est-il vraiment bénéfique pour la santé? Oui, à en croire une nouvelle étude qui s’est intéressée aux bienfaits potentiels d’un tel art de vivre, et ce auprès de participants ne demeurant pas dans ladite région. Une première.
Les scientifiques étudient les bienfaits de ce mode de vie sur… les Anglais
On ne compte plus les études scientifiques qui ont examiné les vertus du régime méditerranéen, qui se caractérise notamment par une alimentation saine et équilibrée riche en fruits et légumes, et agrémentée de féculents complets, huiles végétales, et poissons gras, au détriment de la viande, des produits gras et du sel. Mais une équipe de chercheurs de la Universidad Autonoma de Madrid et de la Harvard T.H. Chan School of Public Health a cette fois décidé d’élargir ses recherches au style de vie méditerranéen dans sa globalité. Fait intéressant et inédit, les scientifiques ont analysé les habitudes de vie et les données de personnes ne vivant pas dans le bassin méditerranéen.
Des critères très précis à respecter
Ces travaux ont inclus 110.799 participants âgés de 40 à 75 ans issus de la cohorte UK Biobank, et donc originaires d’Angleterre, du Pays de Galles, et d’Écosse – soit des pays éloignés du pourtour méditerranéen. Les chercheurs ont utilisé l’indice du style de vie méditerranéen (MEDLIFE) pour déterminer les habitudes du panel sur des critères bien précis : la consommation d’aliments issus du régime méditerranéen, le respect des pratiques d’un mode de vie à la méditerranéenne autour des repas, l’activité physique, les habitudes sociales, ou encore le temps de repos. Le tout permettant d’obtenir un score témoignant – ou non – d’une adhésion à un tel mode de vie. Des données qui ont été couplées à celles issues du suivi de santé des participants, neuf ans après le début de ces recherches.
Voici les conclusions des scientifiques
Publiée dans le journal médical Mayo Clinic Proceedings, l’étude révèle que le fait d’adopter un style de vie méditerranéen, reposant donc sur une alimentation saine et équilibrée avec davantage de fruits, légumes et céréales et une limitation des sels et sucres ajoutés, mais aussi sur des habitudes favorisant le repos, l’activité physique, et de riches relations sociales, était associé à un risque moindre de mortalité. Dans le détail, les participants ayant adhéré à ce mode de vie ont présenté un risque de mortalité toutes causes confondues inférieur de 29% et un risque de mortalité par cancer inférieur de 28% par rapport à ceux n’ayant pas embrassé ces habitudes méditerranéennes. Chaque pan de ce mode de vie était associé à un risque de mortalité plus faible, quelle que soit la cause, mais les chercheurs précisent toutefois que la catégorie ’activité physique, repos, habitudes sociales et convivialité’ est celle qui a induit les plus grands bénéfices.
«Ce mode de vie est transférable»
«Cette étude suggère qu’il est possible pour les populations non méditerranéennes d’adopter le régime méditerranéen en utilisant des produits disponibles localement et d’adopter le mode de vie méditerranéen dans leur propre contexte culturel. Nous constatons que ce mode de vie est transférable et qu’il a des effets positifs sur la santé », explique la Dr Mercedes Sotos Prieto, principale auteure de cette recherche, dans un communiqué. Il s’agit des premiers travaux témoignant des bénéfices sur l’espérance de vie de ce style de vie en dehors de la région concernée.
Nombreuses sont toutefois les recherches qui ont déjà mis en exergue les vertus du régime méditerranéen sur la santé. Parmi les dernières en date, deux études ont révélé qu’il pouvait se révéler bénéfique pour prévenir le risque de démence et de maladies cardiovasculaires et qu’il pouvait limiter les effets néfastes du tabagisme passif. Si l’on s’intéresse au mode de vie méditerranéen dans sa globalité, une récente étude menée par des chercheurs de l’University College London (UCL) et de l’Universidad de la Republica de Montevideo en Uruguay indiquait que quelques minutes de sieste par jour étaient profitables à la santé du cerveau.
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