Voici ce qu’il faut savoir avant d’acheter ou de déguster du vin
Les foires aux vins pointent le bout de leur nez fruité, et peut-être serez-vous amené à participer à l’une ou l’autre dégustation. Un exercice qui pourrait vous sembler obscur, surtout si vous savez à peine distinguer le blanc du rouge. Mais, parmi le vocabulaire pléthorique des œnophiles, il y a quelques termes qu’il convient d’avoir en tête avant tout achat.
Assemblage / Monocépage
C’est simple… Un assemblage est un vin constitué de plusieurs variétés de raisin, tandis que le monocépage n’en utilise qu’un seul. Grâce à l’assemblage, le vigneron peut travailler sur l’équilibre d’un vin en jouant sur les forces et les faiblesses des cépages. Par contre, c’est avec le monocépage que le terroir et le millésime s’expriment le mieux. Le vin de Bourgogne est généralement monocépage avec du Pinot Noir pour le rouge et du Chardonnay pour le blanc. En Alsace, on utilise bien souvent qu’un seul cépage à la fois (Riesling, Gewurztraminer, etc.).
Vin bio
La gamme des vins bio n’est pas toujours très simple à comprendre. Le vin biologique impose une absence de traitement synthétique et d’insecticide dans les vignes. Seuls les produits naturels sont autorisés pour la fertilisation des sols. La biodynamie va encore plus loin en demandant d’améliorer la biodiversité du vignoble avec des préparations végétales, animales et minérales. Il faut également respecter les cycles de végétation de la vigne et le calendrier lunaire. Et enfin, limiter l’ajout de produits lors de la vinification tel que le soufre. Quant au vin nature, il n’y a pas vraiment de cahier des charges. Mais les raisins doivent être travaillés en agriculture biodynamique ou biologique et ne subir aucun traitement chimique. Le vigneron doit en outre réaliser les vendanges à la main et respecter la naturalité du vin avec pas ou peu d’intrants (pas plus de 40mg/l de soufre).
Vin de pays
On connaît les appellations, en se remémorant les grands noms tels que Saint-Emilion ou Meursault, mais on reste davantage perplexe quand on lit «vin de pays» sur l’étiquette. Inutile de se prendre la tête, il s’agit de l’ancienne terminologie des vins inscrits en Indication géographique protégée. Leur production est autorisée sur une zone régionale, plus ou moins vaste. Nombre de vins du Languedoc indiquent par exemple «vin de pays» ou IGP. Il n’est pas rare de voir associé le nom du cépage. Et ce n’est pas nécessairement signe d’un vin bas de gamme, au contraire.
Méthode traditionnelle
Y a-t-il une façon moins artisanale de produire du vin? Tout est une question de réglementation. Il s’agit simplement d’évoquer d’une autre façon la méthode champenoise, celle que l’on utilise pour produire du champagne. Seuls les vignerons de la région effervescente ont le droit de parler de «méthode champenoise». Toutes les autres productions à bulles en dehors de ce célèbre vignoble, françaises comme étrangères, n’ont pas le droit d’utiliser cette mention, et doivent préférer «méthode traditionnelle».
Vieilles vignes
C’est une indication potentiellement intéressante. Mais, en aucun cas, elle ne doit être un argument pour vous décider à choisir une bouteille. Car tout est relatif: qu’est-ce qu’une vieille vigne? Tout dépend des vignobles en réalité puisque certains ont construit leur notoriété – et leur qualité, sur ce que leur donnent justement des ceps âgés de plus de 50, voire 80ans. Dans d’autres régions, certains cépages sont incapables de vivre aussi longtemps, soit pour des raisons génétiques, soit parce qu’elles sont bien trop secouées par les machines lors des vendanges. Et puis, un jeune domaine considérera ses ceps plantés il y a 25 ou 30ans comme ses plus vieilles vignes alors qu’un autre château, qui a davantage de bouteille, établira que ses «vieilles vignes» sont âgées de 35 ou 45ans, voire plus.
Oxydation / Réduction
Vous vous souvenez de vos cours de chimie? L’oxydoréduction, cela vous dit quelque chose? Cela marche aussi pour les vins, même si cela demande un peu de maîtrise. Ainsi, le vin s’oxyde naturellement au contact de l’air. À l’ouverture de la bouteille, le vin s’améliore grâce à un apport en oxygène. Mais il arrive qu’il soit déjà oxydé au moment de l’ouverture de la bouteille. La gamme aromatique du vin sera donc un peu plate et éventée. Et c’est terminé pour lui. De son côté, la ‘réduction’ sera associée à des odeurs de vieilles fermes, de serpillières voire de viande faisandée. Le vin a très certainement été trop privé d’oxygène ou est resté trop longtemps enfermé. Il demandera alors un peu d’aération ou une mise en carafe.
L’élevage
C’est tout l’art du vigneron. C’est la période qui va de la fin de la fermentation alcoolique à la mise en bouteille. C’est durant ce laps de temps plus ou moins long que l’on va faire vieillir le vin, qu’on va le purifier de ses impuretés et que l’on va faire évoluer ses arômes. Cela peut se faire en cuve inox (ou béton, acier émaillé, acier inoxydable…) de 1 à 2mois pour les vins ‘nouveaux’ à 10-12mois pour les plus évolués. Ou alors en barrique pour des durées plus longues. Ce qui permet un développement d’arômes plus complexes et des tanins avec une plus belle gamme de composés aromatiques.