Le ver de terre, maillon essentiel de la biodiversité

Qu’on se le dise: le ver de terre joue un rôle essentiel dans la santé des sols et de la biodiversité! Toutefois, sa survie est menacée. On vous explique tout!

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Les gens «sont sensibles à la condition animale des chiens et des chats. À la rigueur à celle des éléphants, des dauphins et des loups, parce que ça leur rappelle vaguement un dessin animé». Mais le ver de terre, «comment pourraient-ils le connaître puisqu’ils vivent loin de la terre?», s’interroge l’auteur et ancien agronome français Christophe Gatineau, qui publie en avril en France un deuxième ouvrage consacré à l’invertébré.

Sa fonction est pourtant primordiale. «Ils sont ingénieurs, digesteurs, nourrisseurs, laboureurs, rajeunisseurs» des sols et sont ainsi à la source du cycle de la nutrition, énumère l’ex-agronome.

Mais quel vers de terre?

Mais, prévient-il, il y a vers de terre et vers de terre. En France, il en existe 150 espèces, et 6.000 à 7.000 dans le monde. Parmi les lombrics communs, il faut distinguer en surface les épigés, aussi appelés vers de compost, des endogés qui restent dans le sol, et, plus en profondeur, les anéciques.

«Les stars du sol, ce sont eux. À travers leurs galeries verticales, l’eau va pouvoir s’infiltrer, et donc ils ont un impact direct sur la porosité des sols. Ils participent aussi au recyclage des nutriments pour nourrir les plantes via leurs excréments», explique M. Gatineau.

L’heure est pourtant grave, souligne-t-il. «Quand j’étais plus jeune, il y avait de la vie dans les sols, dans l’eau, tout ça semblait éternel, établi. Et puis, un jour, il y a eu moins de vie et les vers de terre ont commencé à disparaître. En une génération, (…) toutes mes images d’enfance ont disparu» .

Les causes de la menace

En cause, selon lui, l’évolution des pratiques agricoles : «À partir du moment où des sols vont être labourés régulièrement, où la chimie va être employée, bien évidemment, ce n’est pas propice aux vers de terre». «Il y a un empoisonnement à long terme et ils meurent de faim. Pour donner un ordre de grandeur, dans les sols (cultivés), il y a 50/60 ans, on estimait les populations à une tonne d’animaux vifs (par hectare), aujourd’hui, on est à 200 kg, parfois moins».

Le réchauffement climatique joue également car «pour que les vers de terre puissent se nourrir et vivre correctement, il leur faut un certain taux d’humidité dans l’air et dans le sol».

Premier pas pour redonner ses lettres de noblesse et de meilleures chances de survie à l’invertébré: la création d’un statut juridique, estime l’agronome.