Près d’un déchet en plastique sur deux n’est pas recyclé en Belgique

La Belgique est une bonne élève en matière de recyclage du verre et du carton. En ce qui concerne le plastique, il reste des efforts à faire.

par
mb
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En Belgique, les déchets en verre et en carton sont respectivement recyclés à 123% (un pourcentage étonnant qui s’explique par les achats frontaliers) et 92%, selon les derniers chiffres dévoilés par Fost Plus. L’ASBL indique avoir recyclé 95% des emballages ménagers mis sur le marché par ses membres, en 2022. Le taux de recyclage atteint 90% pour l’aluminium et 70% pour les cartons à boissons. Mais si l’on regarde du côté des plastiques, le pourcentage est nettement moins élevé. Seulement 61% du plastique est recyclé.

Au fil des ans, les chiffres évoluent dans le bon sens. Selon une étude réalisée par les fédérations sectorielles Agoria et essenscia PolyMatters, la Belgique n’aurait recyclé, en 2020, que 39% des 580.000 tonnes de ses déchets plastiques post-consommation, soit 230.000 tonnes de plastiques issus des emballages, appareils électroménagers, voitures ou encore jouets usagés.

Il faut toutefois distinguer les différents types de déchets plastiques. Selon la RTBF, en Belgique, plus de la moitié, soit 56%, de tous les déchets plastiques proviennent d’emballages. Environ 9% proviennent du bâtiment et environ 20% des appareils électroniques, articles ménagers, équipements sportifs ainsi que des secteurs automobile et agricole.

Des progrès en matière d’emballages

En ce qui concerne les emballages, le pourcentage de recyclage atteint était de 53% en 2020, selon Agoria et essenscia PolyMatters. C’est 10% de plus qu’en 2018. Cette augmentation s’explique par l’introduction en 2019 du « nouveau sac bleu», dans lequel on peut désormais inclure barquettes, raviers, pots en plastique, films, sacs et autres sachets en plastique. La Belgique se place ainsi cinquième du classement européen en la matière. On peut espérer que le chiffre augmente encore un peu après l’autorisation en 2023 de placer les capsules Nespresso et autres dans ce nouveau sac bleu.

Un défi difficile à relever

Toutefois, il reste de nombreux obstacles que la Belgique doit franchir. Le fait que plus de la moitié des déchets plastiques ne soient pas recyclés montre la difficulté que rencontre notre pays en la matière. Comment peut-on expliquer ce problème? En réalité, les plastiques sont parfois très difficiles à recycler. «C’est beaucoup de matière avec des additifs et des poids différents», explique à la RTBF le spécialiste Renaud de Bruyn, de l’ASBL Ecosconso, qui ajoute qu’il est difficile d’en faire des objets de même qualité. En ce qui concerne les bouteilles en plastique (polyéthylène) par exemple, seulement 50% sont recyclées sous forme de nouvelles bouteilles.

Des plastiques pas assez réutilisés

L’étude d’Agoria et essenscia PolyMatters montre également que la Belgique se situe sous la moyenne européenne en ce qui concerne la réutilisation des plastiques recyclés, même si celle-ci est en hausse. «L’une des raisons est que notre pays est hautement spécialisé dans l’emballage alimentaire, où l’utilisation circulaire des plastiques recyclés est encore fortement limitée par la loi», ajoutent les deux fédérations.

Des objectifs ambitieux

Si des efforts restent à faire, la Belgique s’est engagée en 2020 à s’améliorer encore en rejoignant une coalition d’une dizaine de pays européens pour viser des taux de recyclage plus élevés qu’au niveau européen. Notre pays vise en effet les 70% de recyclage des emballages plastiques d’ici 2030, contre 55% prévus par le plan européen.

LE RECYCLAGE, PAS UNE SOLUTION MIRACLE

Si les objectifs de la Belgique en matière de recyclage du plastique sont ambitieux, le problème demeure entier au niveau mondial. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année sur la planète, selon l’Onu, et moins de 10% sont recyclés. «On estime que 19 à 23 millions de tonnes de plastique finissent dans les lacs, les fleuves et les océans chaque année». Et la production de plastique continue d’augmenter. Si rien ne change, « les déchets plastiques déversés dans les écosystèmes aquatiques tripleront d’ici environ 2040 », précise l’Onu. Le recyclage ne constitue pas une solution miracle. C’est pourquoi les ONG comme Greenpeace nous invitent à limiter notre consommation de plastique, en optant par exemple pour le vrac, en utilisant une gourde ou en choisissant des produits en version solide.

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