Qu’est-ce que les «warming stripes», nouveau symbole du réchauffement climatique
Vous les avez sans doute déjà aperçus sur une pancarte lors d’une marche pour le climat, à la télévision sur le badge d’un sénateur américain, à la Fashion Week ou même sur le maillot d’un joueur de foot. Désormais célèbres, les «warming stripes» sont devenus le nouveau symbole pour évoquer le réchauffement climatique. On vous explique d’où ils viennent et ce qu’ils signifient.
Ces bandes ressemblent à un code-barres et virent sur une teinte de plus en plus rouge à mesure que notre regard se dirige vers leur droite. Devenus populaires et affichés un peu partout, les «warming stripes» sont aujourd’hui considérés comme l’une des icônes les plus répandues du réchauffement climatique. Et ce symbole est tout ce qu’il y a de plus sérieux, puisqu’il a été conçu par le climatologue britannique Ed Hawkins, professeur à l’université de Reading. Le scientifique, également co-auteur des deux derniers rapports du GIEC, a conçu ces «rayures climatiques» en 2018, en faisant volontairement l’impasse sur les mots et les chiffres. «Juste une série de barres verticales colorées, montrant le réchauffement progressif de notre planète en une seule image saisissante», explique Ed Hawkins sur le site internet de l’université de Reading.
Une bande, une année
L’objectif de ces «climate stripes»? Illustrer de manière claire et vivante comment les températures moyennes mondiales ont augmenté sur près de deux siècles. Ça commence dans les années 1850, avec des bandes bleues représentées à l’extrême gauche de l’image, puis on poursuit jusque dans les années 2010. Chaque bande représente la température moyenne d’une année donnée, par rapport à la température moyenne de l’ensemble de la période. Les nuances de bleu indiquent les années plus froides, tandis que le rouge indique les années plus chaudes. «La bande de bandes rouge foncé sur le côté droit du graphique montre le réchauffement rapide de notre planète au cours des dernières décennies», précise Ed Hawkins.
Merchandising
Depuis sa création en 2018, l’image des «warming stripes» s’est répandue comme une traînée de poudre: on la voit désormais un peu partout, que ce soit sur la couverture du nouveau livre de Greta Thunberg, sur les maillots de l’équipe de foot anglaise de la ville de Reading, à la Fashion Week de Londres… Les marques n’ont d’ailleurs pas tardé à s’en emparer elle aussi: les warming stripes sont largement déployés en articles de merchandising. On les trouve sur des mugs, des tee-shirts, des pins… et même des masques! Si certains vont taxer cette réappropriation marketing de greenwashing, on peut toutefois supposer que la démocratisation de ce symbole contribue à ancrer la crise climatique dans les esprits.
#ShowYourStripes
C’est d’ailleurs son but premier, explique Ed Hawkins: «Les rayures, qui représentent plus de 200 pays, États et villes, peuvent être téléchargées gratuitement sur le site #ShowYourStripes . Les habitants de chaque pays peuvent voir comment leur maison se réchauffe et partager les images, contribuant ainsi à lancer des conversations sur le changement climatique. Plus d’un million de personnes ont téléchargé des graphiques sur le site dans la semaine qui a suivi son lancement en 2019». Le chercheur n’en est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai: il a conçu quelques années plus tôt une «spirale climatique» animée, représentant l’augmentation de la température mondiale, présentée en 2016 lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio. Un schéma éloquent, qui n’a toutefois pas rencontré le même succès que son code-barres du réchauffement climatique…
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