C’est une question que tout le monde s’est déjà posée en voyant ses sacs-poubelle sur le trottoir: «Où vont partir mes déchets? Et comment vont-ils être recyclés?»
Quels déchets sont recyclés?
Selon le Service public fédéral, le Belge produit chaque jour un kilo de déchets.
Distinguons tout d’abord les déchets recyclables de ceux qui ne le sont pas. Les déchets résiduels ne sont pas recyclés. Ils représentent un peu moins de la moitié des déchets (45.36%) que les Belges produisent. Ces déchets sont brûlés en Belgique pour produire de l’énergie (chaleur et électricité).
Le processus d’incinération engendre également en moyenne 20% de cendres résiduelles (mâchefers). Parmi ces 20%, la majorité est valorisée en sous-fondations routières (+ de 80%). On extrait également 10 à 15% de métaux de ces cendres et, enfin, 5% – appelés les déchets ‘ultimes’- vont en Centre d’enfouissement technique (CET).
Le reste des déchets (répartis dans les sacs bleus, jaunes, orange et verts) est destiné à être recyclé. Selon des chiffres de Fost Plus -l’asbl chargée de la collecte sélective, du tri et du recyclage des déchets d’emballages ménagers en Belgique- 95% de ces déchets sont recyclés s’ils ont été placés dans le bon sac!
La part des déchets ménagers recyclables représente donc 52,89%, dont près de 40% de valorisation de matière et près de 13% de valorisation organique.
Comment sont-ils valorisés?
Le traitement des déchets organiques consiste en leur compostage. Ils sont également envoyés dans des installations de biométhanisation, un procédé permettant la production d’énergie verte (biogaz). Certains types de déchets organiques sont en effet plus difficiles à recycler à domicile comme les restes de viandes cuites, les coquilles, les os,etc. Dans certaines communes, ils peuvent être placés dans le sac destiné aux déchets organiques.
En ce qui concerne les déchets PMC (sacs bleus), environ 250.000 tonnes sont triées chaque année chez nous. Depuis le mois d’octobre dernier et la généralisation du sac bleu élargi, huit kilos de déchets plastiques supplémentaires par personne sont envoyés au recyclage par an. Ce qui donne un chiffre de 23 kilos par année, rapporte le magazine Moustique.
Arrivés dans l’un des cinq centres de tri belges, les déchets PMC passent sur des tapis roulants. Des tamis rotatifs effectuent un tri par taille. Un ‘aspirateur’ extrait ensuite les matériaux légers (comme les films plastiques ou les sacs bleus eux-mêmes). Les emballages en acier et aluminium sont quant à eux aimantés. Tout est séparé en 14 flux de matériaux différents. Un tri manuel est également effectué pour réduire les erreurs. Puis, les matières identiques sont compactées en «balles» et sont ensuite vendues à l’entreprise de recyclage la plus offrante pour produire de nouveaux produits. Toutes ces balles ne sont pas recyclées chez nous: 21% sont envoyées dans les pays limitrophes.
Quant au papier et au carton, ils sont triés en fonction de leur qualité. Le papier est mélangé à de l’eau et devient de la pulpe. Tous les éléments indésirables (agrafes, colle, encre, etc.) sont éliminés de cette pulpe qui est ensuite essorée, pressée et séchée avant de subir des traitements de finition. Elle pourra devenir du papier d’impression, des emballages, des boîtes à œufs ou encore des boîtes à chaussures.
Enfin, le verre, s’il est bien trié, peut être rec yclé à l’infini! Le verre porté à la bulle part au recyclage. Les contaminants sont enlevés, le verre est concassé avant d’être envoyé dans les verreries pour être fondu en vue de fabriquer de nouveaux pots, bocaux et autres bouteilles.
Le problème des déchets industriels
Selon des chiffres de Statbel datant de 2020, l’industrie est le secteur qui produit le plus de déchets en Belgique, avec 37 millions de tonnes par an, suivi de la construction (20 millions de tonnes) et des ménages (5,3 millions de tonnes). Parmi ces emballages industriels, certains flux sont difficiles à traiter et demandent beaucoup de main-d’œuvre, ce qui représente un coût élevé. Ils sont donc exportés. À peine 40% de ces détritus sont traités en Europe, selon des chiffres de Valipac, le Fost Plus des emballages industriels. Le reste est envoyé en Turquie et en Asie. Des audits seraient toutefois réalisés chaque année chez les recycleurs pour s’assurer qu’ils sont bien réutilisés et non déversés dans la nature…