Une première mondiale : cette commune produit de l’électricité en s’inspirant des poissons
C’est une idée ingénieuse: une commune de la métropole de Lyon va mettre en place une ferme hydrolienne dépourvue de turbines, dont le fonctionnement se base sur le principe de biomimétisme. Une première dans le monde.
La commune de Caluire-et-Cuire ne fait pas parler d’elle uniquement pour sa proximité géographique avec Lyon: c’est aussi une ville pionnière dans le domaine de l’hydrolienne, une méthode qui consiste à exploiter l’énergie cinétique des courants marins afin de produire de l’électricité. En 2018, la première ferme hydrolienne fluviale au monde a vu le jour sur le Rhône, à Caluire-et-Cuire. Cinq ans plus tard, la ville expérimente une ferme d’un nouveau genre. Cette fois, le site ne fonctionnera pas grâce à des turbines, mais par un procédé de biomimétisme qui s’inspire de l’ondulation des poissons lorsqu’ils nagent dans les mers et les océans.
Des membranes ondulantes
Concrètement, l’idée est de produire de l’énergie par l’intermédiaire d’une machine qui, une fois plongée à plusieurs mètres de profondeur, s’activera au contact de l’eau. L’élément moteur de ce mécanisme? Des membranes ondulantes. Destinée à remplacer les hélices d’une machine ou d’un navire, cette technologie s’inspire du mouvement des nageoires des poissons ou de celui de la queue des cétacés. Un mât a été installé sur ces membranes, permettant ainsi des mouvements de rotation de haut en bas à contre-courant. La vitesse des membranes est calquée sur celle à laquelle se déplacent certains poissons. C’est par exemple le marlin bleu ou de l’espadon, dont la célérité s’élève à plus de 100km/h.
Une centaine de foyers concernés
Fabriquée par la société EEL Energy, cette hydrolienne d’un genre inédit devrait être effective courant juin. Elle sera déployée dans le Rhône, sur le port Edouard-Herriot. Trois autres machines de cet acabit devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année. Objectif: produire 400 mégawattheures à l’année, ce qui permettrait de fournir de l’électricité à environ une centaine de foyers.
Mais la technologie des membranes ondulantes n’est pas uniquement exploitée dans le secteur des énergies renouvelables: la filière nautique s’y intéresse de près. En 2022, l’entreprise FinX a fait couler beaucoup d’encre en présentant Fin5, un moteur électrique conçu à partir de membranes ondulantes et capable de naviguer à la même vitesse que celle d’un bateau équipé d’une hélice. En plus d’être totalement silencieux, ce système présente l’avantage de limiter les effets néfastes des hélices sur la faune marine. Les nuisances sonores donc, mais aussi les risques d’accident, souvent fatals pour les cétacés et autres animaux aquatiques.
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