Une voiture électrique peut-elle vraiment être «zéro émission»? Pour cette association, c’est du greenwashing!
Est-ce vraiment correct d’utiliser le terme «zéro émission» pour vendre une voiture électrique? Non pour une association qui a décidé de passer à l’attaque.
La mention «véhicule zéro émission» pourrait laisser penser qu’une voiture électrique ne pollue pas. Pour une association australienne, cette fausse croyance est le résultat de campagnes marketing et publicitaires bien huilées qui ne lésinent pas sur le greenwashing.
Des voitures sans émission, vraiment?
Vous l’avez peut-être remarqué sur un cliché ou à travers le slogan d’une publicité: (trop) souvent, les voitures électriques sont vantées pour leur côté écologique et sont garanties sans émission. Or, s’il est vrai que l’absence de moteur thermique supprime les émissions de gaz à effet de serre lorsque le véhicule roule, l’abrasion des plaquettes de frein et des pneus met toutefois des particules fines dans l’atmosphère. Sans parler des batteries, qui sont fabriquées à partir de métaux rares comme le lithium, le néodyme ou le cobalt. «Sur l’ensemble de sa durée de vie et en considérant qu’elle va rouler 200.000 km, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable (c’est-à-dire inférieure à 60 kWh)», a conclu l’Ademe dans un avis diffusé en octobre 2022.
Des fausses promesses écologiques
Mais, même si les véhicules électriques s’avèrent moins polluants que les véhicules thermiques, affirmer que ces moyens de locomotion émettent zéro émission constitue donc du greenwashing en bonne et due forme, tranche la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC), qui a publié un guide des bonnes pratiques sur le sujet au début de l’été. L’organisme de surveillance publicitaire australien suggère huit grands principes à suivre, exemples concrets à l’appui, pour éviter de tomber dans l’écueil des fausses promesses écologiques. Pour la mention «zéro émission», l’ACCC suggère par exemple aux entreprises d’opter pour la mention selon laquelle «les véhicules électriques ne produisent aucune émission de gaz d’échappement pendant la conduite».
L’association appelle au changement
D’autres conseils pratiques se glissent dans le rapport, notamment celui de «faire des déclarations exactes et véridiques.» «Si votre déclaration n’est pas vraie ou que partiellement vraie, vous devez soit la modifier, soit ne pas la faire du tout», indique l’ACCC en donnant l’exemple concret d’un service d’impression affirmant que le papier qu’il utilise est fabriqué à partir de matériaux recyclés. Mais en réalité, le papier ne contient que 20% de matériaux recyclés. Dans ce cas précis, l’ACCC insiste sur le caractère trompeur de cette affirmation et suggère plutôt de préciser le pourcentage (20%) correspondant à la présence de matériaux recyclés dans le produit vendu.
En septembre 2022, une enquête réalisée par des chercheurs de Harvard et commandée par Greenpeace Pays-Bas s’est penchée sur 2.300 posts publiés sur les réseaux sociaux par une vingtaine d’entreprises européennes. Parmi elles, des grands fabricants de voitures, des compagnies aériennes et des sociétés pétrolières. Verdict: deux tiers (67%) des publications émanant de ces entreprises s’appliquent à véhiculer une image «d’innovation verte» à leurs activités commerciales, ce qui, selon les auteurs de l’étude, représente «divers types et degrés de greenwashing».
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